(Québec) La croissance économique du Québec a ralenti au deuxième trimestre, passant de 1,4 % au premier trimestre à 0,3 %, sa progression ayant été essentiellement attribuable à une augmentation des dépenses en services, a indiqué mardi l’Institut de la statistique du Québec.

Dans son rapport sur les comptes économiques du Québec publié mardi, l’agence provinciale a indiqué que les dépenses en services avaient bondi de 4,6 % au cours du trimestre d’avril à juin, après avoir diminué de 0,7 % au premier trimestre.

La hausse des dépenses en services a contrebalancé plusieurs reculs, notamment la baisse de 0,2 % des dépenses de consommation en biens et la diminution de 1,2 % des dépenses de consommation des administrations publiques.

Sur une base annualisée, la croissance économique du Québec a atteint 1 % au deuxième trimestre. Au Canada, la hausse du PIB réel s’est établie à 0,8 % au deuxième trimestre, ce qui représente une croissance annualisée de 3,3 %.

La progression du deuxième trimestre représentait la huitième hausse consécutive du PIB québécois depuis le deuxième trimestre de 2020, a souligné l’Institut de la statistique du Québec.

Le commerce extérieur a réduit la progression du PIB au deuxième trimestre, a ajouté l’agence. Le volume des importations totales de biens et de services a augmenté de 7,4 %, soit bien davantage que celui des exportations totales de biens et services, qui a grimpé de 4,5 %.

L’économiste Hélène Bégin, des études économiques de Desjardins, a estimé dans une note que la « légère croissance » s’appuyait sur des « bases fragiles ».

« Le rebond des dépenses en services sera éphémère puisqu’il s’explique par la réouverture à pleine capacité des bars, des restaurants et des salles de spectacle le printemps dernier », a-t-elle fait valoir.

Mme Bégin s’attend à ce que les dépenses de consommation ralentissent au cours des prochains trimestres en raison de la forte inflation, qui continuera de réduire les revenus réels des ménages.

« Le PIB réel sera ainsi presque au neutre jusqu’à la mi-2023 et la ligne sera mince entre une faible croissance ou un léger recul de l’activité économique », a-t-elle prédit.