La croissance de l’économie du Québec demeure « en perte de vitesse » en dépit du léger rebond de 0,1 % du PIB réel en mai qui a été signalé mardi matin par l’Institut de la statistique du Québec.

« Après avoir connu une légère contraction de 0,1 % en avril, le PIB du Québec a rebondi de la même amplitude en mai, constate Alexandra Ducharme, économiste à la Banque Nationale, dans une note d’analyse publiée mardi.

« Toutefois, ce rebond en mai était exclusivement attribuable au secteur des services qui a enregistré un quatrième gain mensuel consécutif. (transports, commerçants, restaurants, hôtels, santé et enseignement, NDLR) Le secteur des biens, lui, était en baisse pour un deuxième mois consécutif. » (fabrication, construction, agriculture, foresterie, NDLR)

Par conséquent, anticipe Mme Ducharme, « la croissance du PIB au Québec, qui est déjà au ralenti après quatre trimestres d’accélération, est appelée à modérer de façon significative lors des prochains trimestres. Les secteurs d’activités sensibles aux taux d’intérêt sont particulièrement vulnérables. »

Chez Desjardins, l’économiste principale, Hélène Bégin, considère que « le faible gain du PIB réel en mai confirme que l’économie du Québec a perdu de la vitesse ce printemps et qu’elle a amorcé un ralentissement après avoir connu un premier trimestre très vigoureux. »

Par conséquent, selon Mme Bégin, « la croissance ralentit rapidement et les prochains trimestres s’annoncent difficiles. La forte inflation et la remontée abrupte des taux d’intérêt affectent à la fois les secteurs reliés aux ménages et aux entreprises. Celles-ci seront aussi touchées par l’essoufflement de l’économie mondiale. »

Dans ce contexte, anticipe l’économiste de Desjardins, « l’économie du Québec devrait maintenir la tête hors de l’eau, mais la ligne sera mince entre une très faible croissance et un léger recul du PIB réel. »