La hausse des prix mène à une modification du comportement de nombreux Canadiens qui voient leur budget soumis à une forte pression en cette fin d’été. Un sondage Angus Reid démontre à quel point certains sont affectés par le climat économique.

5000 $

Que feriez-vous si vous receviez un boni imprévu de 5000 $ ?

Oubliez les voyages dans le Sud et les nouveaux électros, du moins pour la majorité, car la moitié des personnes à qui l’on a présenté cette hypothèse règlerait des obligations financières, que ce soit des dépenses quotidiennes ou des dettes. Les répondants ayant de plus faibles revenus étaient plus enclins à consacrer cet argent à des dépenses pressantes.

Une autre part importante des participants, 43 %, épargnerait cet argent tombé du ciel.

Un achat dispendieux que l’on n’aurait pu faire autrement ? Seulement pour 9 % des répondants en général au Canada, mais un peu plus au Québec, où 12 % s’offriraient une grosse dépense avec son bonus.

Quatre

C’est quatre Canadiens sur cinq qui se serrent la ceinture, car leur budget leur donne moins de marge de manœuvre, nous apprend le sondage Angus Reid.

Qu’ont-ils fait ? Ils ont modifié leurs plans de voyage et repoussé des achats significatifs. Quatre Canadiens sur dix disent qu’ils utilisent moins leur voiture par souci d’économie.

Au total, trois personnes sur cinq réduisent les dépenses dans le budget discrétionnaire. Une importante part, 27 %, va aussi diminuer la valeur de ses dons à des organismes sans but lucratif ou de charité.

Les Québécois seraient moins enclins à diminuer leurs dépenses, selon ces résultats : seulement 42 % réduisent leurs dépenses discrétionnaires (contre 57 % pour l’ensemble du pays) et ils sont moins nombreux à modifier leurs comportements pour économiser ou payer des dépenses pressantes.

Un sur cinq

Le stress financier est bien réel et touche la majorité des répondants. Seulement une personne sur cinq dit ne pas du tout être stressée par l’argent. Les trois quarts répondent plutôt le contraire.

Le sondage révèle aussi que nombreux sont les gens qui se considèrent comme trop endettés. Sur le plan national, c’est quatre Canadiens sur dix qui admettent avoir trop de dettes, la proportion la plus élevée étant en Saskatchewan, où 57 % des participants disent être trop endettés.

Quelle est la province avec la plus faible proportion ? Le Québec, où 28 % se disent trop endettés, contre 69 % qui ne se considèrent pas dans cette catégorie.

La moitié

Pourriez-vous absorber aujourd’hui une dépense de 1000 $ ou plus ? La moitié (52 %) des répondants ont avoué que non.

« Il faudrait avoir un comparatif, avant la pandémie par exemple, dit David Dupuis, qui enseigne à l’École de gestion économique de l’Université de Sherbrooke. Dans la vraie vie, c’est peut-être même beaucoup plus élevé que ça. »

Car le phénomène des gens qui vivent de paie en paie est loin d’être nouveau, dit-il. « Cette réponse montre que nous n’avons pas appris de la pandémie », précise David Dupuis. Surtout, l’ensemble des données de ce sondage révèle énormément d’incertitude, dit-il, causée par de nombreux facteurs, dont la crainte d’une récession.

C’est aussi peut-être ce climat d’incertitude qui explique que dans un contexte de plein emploi, un Canadien sur trois craint tout de même de perdre son travail.

Le sondage Angus Reid a été réalisé en ligne du 8 au 10 août 2022 auprès de 2279 Canadiens.