(Ottawa) L’invasion russe de l’Ukraine a accentué les pressions inflationnistes dans le monde et au Canada, a souligné vendredi une responsable de la Banque du Canada.

Dans un discours en vidéoconférence destiné à la Banque fédérale de réserve de San Francisco, la sous-gouverneure de la banque centrale Sharon Kozicki a indiqué que l’inflation à court terme devrait être plus forte que l’institution ne l’avait prévu en janvier en raison de la hausse des prix du pétrole et d’autres matières premières.

« La généralisation des pressions sur les prix est une préoccupation majeure pour nous : environ deux tiers des composantes de l’indice des prix à la consommation affichent désormais une inflation supérieure à 3 % », a expliqué Mme Kozicki dans le texte préparé de son discours.

« Or, une inflation qui demeure élevée accroît le risque que les attentes d’inflation à plus long terme se mettent à augmenter. »

La prochaine annonce de la banque centrale sur son taux d’intérêt directeur est prévue pour le 13 avril. Elle profitera de cette annonce pour faire une mise à jour de ses prévisions économiques trimestrielles.

Mme Kozicki a précisé s’attendre à ce que la cadence et l’ampleur des hausses de taux de taux à venir et le plan de la banque pour réduire la taille de son portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada soient des éléments clés des délibérations de la banque centrale.

La Banque du Canada a haussé son taux directeur d’un quart de point de pourcentage plus tôt en mars, pour le porter à 0,50 %, afin de lutter contre l’inflation. D’autres hausses de taux seront requises pour ramener l’inflation, qui est à un sommet de trois décennies, sous contrôle.

Dans son rapport sur la politique monétaire de janvier, la Banque du Canada prévoyait une inflation annuelle de 5,1 % au premier trimestre de 2022, et une moyenne de près de 5,0 % pour le premier semestre.

Selon Statistique Canada, l’inflation annuelle a atteint 5,7 % en février, après s’être établie à 5,1 % en janvier.

Dans son discours, Mme Kozicki a observé que la pandémie avait eu un impact inégal sur les ménages, précisant que les travailleurs à faible salaire, en particulier les femmes et les jeunes, étaient les plus durement touchés.

Et maintenant, les personnes à faible revenu sont également particulièrement touchées par l’inflation.

« Comme les produits de consommation courante tels que l’essence et les aliments enregistrent les hausses de prix les plus rapides, tous les ménages sont touchés par la forte inflation. Mais mes collègues et moi-même sommes conscients que cette situation est particulièrement pénible pour les ménages à faible revenu, car ils ont tendance à consacrer une plus grande part de leur revenu à ces articles », a affirmé Mme Kozicki.