(Montréal) Le budget Girard doit mettre l’accent sur les soins et services à domicile pour les aînés, et ce, dès cette année. Et il leur faut aussi une aide directe pour faire face à l’inflation.

Le réseau FADOQ, anciennement Fédération de l’âge d’or, estime qu’on ne peut plus attendre des années avant d’opérer ce virage vers le maintien à domicile. Il faudra toujours investir dans l’hébergement, parce qu’il y a là des besoins, mais il faut dès maintenant développer les soins à domicile et les services.

C’est d’ailleurs ce que souhaitent la majorité des aînés : rester dans leur milieu, a rappelé en entrevue vendredi Gisèle Tassé-Goodman, présidente du réseau de 550 000 membres.

« Ça fait des années qu’on le dit : il faut s’éloigner de l’hospitalo-centrisme. Il faut investir de façon intensive dans les soins et les services à domicile », plaide-t-elle.

Aide directe

Le réseau FADOQ tient aussi à ce que le budget Girard alloue une aide directe aux aînés, qui sont heurtés de plein fouet par la hausse du coût du panier d’épicerie, des loyers, de l’électricité, alors qu’ils sont déjà parmi les contribuables les moins fortunés.

L’Institut de la statistique du Québec indique en effet qu’en 2019, les personnes âgées de 65 ans et plus disposaient d’un revenu médian après impôt de 25 500 $, « soit l’un des plus faibles selon les catégories d’âge ».

Plusieurs dépendent de revenus de retraite fixes ou du Supplément de revenu garanti et ont un très faible revenu, rappelle Mme Tassé-Goodman. L’inflation leur fait encore plus mal, insiste-t-elle.

« C’est pas très drôle pour certains aînés qui vivent avec peu, avec le Supplément de revenu garanti, et qui voient la facture d’Hydro-Québec arriver et qu’il y a une augmentation. Ils sont assez fébriles. Ils en ont plein les bras avec l’augmentation du panier d’épicerie. On en voit des aînés qui choisissent, qui prennent des articles dans les tablettes et qui les redéposent sur les tablettes ou qui sortent des articles de leur panier parce qu’ils ne sont pas capables de payer lorsqu’ils sont à la caisse », relate-t-elle.

Elle note que plusieurs gestes peuvent aussi être posés en matière de logement, par exemple, pour la protection des locataires contre les augmentations de loyer dans les immeubles récents.