(Ottawa) Les ventes des détaillants canadiens ont diminué de 1,8 % en décembre, pour atteindre 57 milliards, la propagation du variant Omicron et les graves inondations en Colombie-Britannique et dans les provinces de l’Atlantique ayant entraîné d’importantes interruptions des activités commerciales des détaillants au pays, en particulier au chapitre du transport, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Il s’agit de la plus forte baisse enregistrée depuis avril dernier, lorsque les régions du pays ont mis en place des restrictions renforcées contre la COVID-19, a indiqué l’agence fédérale.

La baisse a été encore plus importante après avoir éliminé l’impact de la hausse des prix, avec des volumes de ventes au détail en baisse de 2,5 % en décembre, a souligné l’économiste Ksenia Bushmeneva, des Services économiques TD.

« Les ventes au détail ont terminé l’année sur une base plus faible, les restrictions de santé publique ayant pesé sur la mobilité et les dépenses en décembre », a-t-elle affirmé dans une note à ses clients.

Les ventes ont diminué dans 8 des 11 sous-secteurs, représentant 62,9 % du commerce de détail, a précisé Statistique Canada.

Les magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires ont vu leurs ventes diminuer de 9,5 %, tandis que celles des magasins de meubles et d’accessoires de maison ont enregistré une baisse de 11,3 %.

Les ventes au détail de base – qui excluent celles des stations-service et des concessionnaires de véhicules automobiles et de leurs pièces – ont diminué de 2,4 %, a indiqué l’agence.

Les ventes dans les stations-service ont diminué de 3,2 % en décembre, enregistrant leur première baisse en trois mois, puisque les restrictions de santé publique plus strictes en raison du variant Omicron ont pesé sur la demande d’essence.

Les ventes au détail du commerce électronique ont également chuté en décembre, retraitant de 14,2 % d’une année sur l’autre pour atteindre 4,1 milliards en décembre, soit 6,5 % du commerce de détail total.

Les ventes des détaillants ont reculé dans toutes les provinces en décembre, une première depuis le mois de décembre 2020. La baisse la plus marquée a été celle de 1,8 % observée en Ontario, alors que le recul a été mesuré à 1,1 % au Québec.

L’estimation préliminaire de Statistique Canada pour janvier annonçait une augmentation des ventes au détail de 2,4 % pour le mois, mais l’agence a prévenu que ce chiffre serait révisé.

L’assouplissement des restrictions et l’amélioration progressive des goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement devraient entraîner une amélioration de la fréquentation des magasins et des ventes au détail au cours des deux prochains mois, a estimé Mme Bushmeneva, des Services économiques TD.

Pourtant, au-delà du rebond initial, elle a noté que les perspectives des ventes au détail étaient mitigées.

« L’assouplissement des restrictions de santé publique devrait inciter les consommateurs à réorienter leurs dépenses des biens vers les services, tels que les voyages, les restaurants et les divertissements », a-t-elle indiqué.

« Un rebond des dépenses de services, parallèlement à la hausse rapide des prix à la consommation et à la hausse des taux d’intérêt, laissera moins de marge de manœuvre dans les budgets des ménages pour dépenser en biens cette année. »

Pour l’ensemble de 2021, les détaillants canadiens ont enregistré des ventes de 674 milliards, ce qui représente une hausse de 11,6 % par rapport à 2020, a indiqué Statistique Canada. Des augmentations ont été observées dans tous les sous-secteurs. Avec l’arrivée de la COVID-19, les ventes au détail avaient enregistré en 2020 leur plus forte baisse depuis 2009.

Les progressions annuelles les plus marquées ont été observées en Ontario (+9,1 %), au Québec (+13,0 %) et en Colombie-Britannique (+12,6 %).