(Washington) Un groupe de dix sénateurs républicains et démocrates s’est dit jeudi « optimiste » après être parvenu à un accord sur un plan « réaliste » d’investissements dans les infrastructures, qui doit toutefois encore convaincre le président américain Joe Biden.

Ces investissements s’élèveraient à 1200 milliards de dollars sur huit ans, selon plusieurs médias américains.  

Point crucial : ils « seraient totalement financés et n’impliquent pas d’augmentation d’impôts », ont indiqué les sénateurs dans un court communiqué, sans livrer de détails sur ce financement, ou son coût.

Les hausses d’impôts envisagées dans le plan titanesque de 2000 milliards de dollars présenté en mars par Joe Biden figuraient parmi les principaux obstacles qui ont bloqué jusqu’ici les négociations, car les républicains y sont farouchement opposés.  

Le groupe de cinq sénateurs républicains et cinq sénateurs démocrates a annoncé être parvenu à « un accord des deux bords sur un cadre réaliste et de compromis pour moderniser les infrastructures et les technologies énergétiques de notre nation ».  

« Nous parlons de notre approche avec nos différents collègues ainsi qu’avec la Maison-Blanche, et restons optimistes que cela puisse poser les bases pour attirer un large soutien de la part des deux partis », ont-ils poursuivi.

Parmi eux figurent les démocrates centristes Kyrsten Sinema et Joe Manchin ainsi que les républicains Mitt Romney, Susan Collins et Lisa Murkowski.  

Le président démocrate avait rompu mardi les âpres négociations menées pendant des semaines avec un premier groupe de sénateurs républicains, se disant déçu de voir leurs positions encore si éloignées.  

Des plus de 2000 milliards de dollars présentés en mars, il était descendu à 1700 milliards de dollars en mai, puis avait avancé une offre encore plus basse la semaine dernière, à environ 1000 milliards de dollars de nouvelles dépenses.  

Les républicains eux avaient proposé près de 1000 milliards au total, mais les deux groupes restaient irréconciliables sur la façon de financer ces investissements et la définition même de ce qui doit être considéré comme des infrastructures.  

La perspective d’un accord entre partis reste donc encore lointaine.  

Faute de consensus, les démocrates, qui disaient vouloir voter sur un plan d’infrastructures en juillet, pourraient opter pour une voie parlementaire qui leur permettrait de l’adopter avec leur très mince majorité au Sénat.  

Mais là aussi, l’accord pourrait être difficile à trouver entre l’aile gauche et les démocrates plus conservateurs, dans les deux chambres du Congrès.