(Québec) Le portrait des finances publiques est subitement un peu moins sombre. Un mois à peine après avoir déposé son budget, Québec annonce que le déficit fond de 15 à 13,3 milliards pour l’exercice financier qui vient de se terminer.

Dans son rapport mensuel des opérations financières rendu public vendredi, le ministère des Finances explique que « sur la base des plus récents renseignements disponibles, une révision à la hausse de 1,8 milliard de dollars du solde budgétaire est prévisible pour 2020-2021 », année budgétaire qui a pris fin le 31 mars.

Les revenus fiscaux – surtout les impôts des sociétés – ont augmenté de façon plus importante que prévu en début d’année, ce qui a permis au gouvernement d’encaisser 712 millions supplémentaires par rapport à ses prévisions.

La provision mise de côté pour faire face aux imprévus ne sera pas entièrement utilisée, ce qui réduit le déficit de 625 millions.

Enfin, le coup de pouce d’Ottawa de 413 millions pour le déploiement de l’internet haute vitesse dans toutes les régions explique que le trou budgétaire soit moins profond.

Québec ne précise pas l’impact de cette annonce sur l’état des finances publiques pour le présent exercice financier, 2021-2022. Mais il y a de fortes chances que le déficit de 12,3 milliards prévu dans le budget du 25 mars soit révisé à la baisse, lui aussi.

Au cabinet du ministre Eric Girard, on convient que l’impact « pourrait être positif », mais on ajoute que l’heure juste sera donnée seulement au moment de la mise à jour économique de l’automne.

Il ne faut pas oublier que les 6 milliards en cinq ans attendus du fédéral à titre de compensation pour la création d’un programme pancanadien de garderies « va régler une petite partie du problème financier » du gouvernement, comme le disait le premier ministre François Legault le 20 avril. On parle d’un peu moins de 1 milliard la première année et jusqu’à 1,9 milliard d’ici 2025-2026. C’est une autre donnée qui va modifier positivement les prévisions du gouvernement Legault.

Dans son plus récent budget, Québec chiffre à 6,3 milliards son déficit « structurel », celui qui restera après la crise sanitaire. Il a reporté le retour à l’équilibre budgétaire dans sept ans, plutôt que cinq, pour concentrer ses efforts sur la relance de l’économie et le redressement du système de santé.