Dans ce que la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a présenté comme un « signal fort », Québec a annoncé une hausse de 4,5 milliards pour les 10 prochaines années des investissements dans les infrastructures. La somme totale budgétée pour le Plan québécois des infrastructures 2021-2031 est maintenant de 135 milliards, avec un sommet de 16,5 milliards qui sera atteint en 2023-2024. L’investissement a été de 12,3 milliards cette année.

Dans les faits, aux 4,5 milliards nouvellement annoncés s’ajoutent 7,7 milliards qui sont classés comme de « nouvelles disponibilités ». Il s’agit notamment de projets déjà intégrés dans les années précédentes et qui ont été achevés. C’est donc d’une somme globale de 12,2 milliards que dispose le gouvernement Legault pour de nouvelles annonces d’investissements pour la prochaine décennie.

Maisons des aînés et chaussées

C’est le secteur de la santé et des services sociaux qui hérite de la plus grosse augmentation, soit 3,08 milliards. Il s’agit, précise-t-on dans les documents budgétaires, de l’ajout de maisons des aînés ainsi que de la réfection et de l’agrandissement de CHSLD et d’hôpitaux.

Le réseau routier a droit à 2,6 milliards de plus, dont 204 millions pour la remise en état des chaussées et 934,7 millions pour des projets majeurs en planification comme l’échangeur des autoroutes 440 et 15, l’élargissement de la route 117 entre Labelle et Rivière-Rouge et le réaménagement de l’autoroute 55 entre Bécancour et Sainte-Eulalie.

Globalement, précise-t-on, 83 % des sommes investies dans le réseau routier serviront à son maintien, 17 % à sa bonification.

L’éducation aura droit à 1,8 milliard supplémentaire, qui sera consacré à la réfection des écoles et à l’ajout des classes. Les transports collectifs recevront 1,5 milliard de plus, qui servira essentiellement à l’aménagement de voies réservées et à l’électrification.

La route majoritaire

Selon la synthèse des dépenses, des 135 milliards que veut investir Québec d’ici 2031, c’est la réfection et l’agrandissement du réseau routier qui hérite de la plus grande part, soit 20 % ou 28,3 milliards.

La santé et l’éducation suivent avec des proportions semblables, soit 15,2 % et 15,5 %. On prévoit 12,8 milliards pour les transports collectifs, mais cette somme n’inclut pas le futur tramway de Québec, a précisé Mme LeBel en point de presse, puisque celui-ci en est encore à la phase préliminaire. Les deux projets majeurs de la Caisse de dépôt et placement du Québec, totalisant 18,7 milliards, sont également considérés comme « hors PQI ».

Voie rapide

Dans le même document, quelques pages plus loin, le gouvernement Legault présente toutefois les chiffres d’une façon différente. « En considérant la réalisation de tous les projets mis à l’étude et ceux réalisés par CDPQ Infra, il est prévu que les investissements en transport collectif atteignent environ 49 milliards de dollars », peut-on lire. En regroupant différemment les sommes attribuées au réseau routier, on établit par ailleurs les investissements dans ce domaine à 48,9 millions, un total légèrement inférieur à la somme attribuée aux transports collectifs.

On retrouve par ailleurs dans tous les secteurs, de la santé à l’éducation en passant par le réseau routier ou l’électrification des transports collectifs, 180 projets au coût total de 55 milliards qui bénéficieront d’une réalisation accélérée. Québec a adopté une loi à cet effet le 10 décembre dernier. On y retrouve notamment 51 projets relevant du ministère des Transports ou des sociétés de transport, 81 relevant de la Santé, 35 relevant de l’Éducation, et huit relevant de la Justice ou consacrés aux immeubles gouvernementaux.

« Ces mesures, qui permettront l’accélération de 180 projets d’infrastructure, devraient assurer un effet rapide sur l’économie gravement affaiblie par la crise sanitaire liée à la propagation de la COVID-19 », explique-t-on.

Combien ?

135 milliards sur 10 ans

Principalement consacrés au réseau routier (20 %), à l’éducation (15,5 %) et à la santé (15,2 %)