(Montréal) L’organisation qui supervise la Voie maritime du Saint-Laurent s’attend à ce que la croissance économique attendue cette année fasse grimper le trafic le long de la voie maritime en 2021, après qu’il a été stable l’an dernier.

La Voie maritime du Saint-Laurent a tenu lundi une cérémonie pour inaugurer le début de ses activités pour cette année. Il s’agit de sa deuxième saison de navigation maritime depuis le début de la pandémie.

En 2020, les volumes d’expéditions ont été affectés par la réduction des livraisons de produits comme le carburéacteur et le ciment.

Mais le président et chef de la direction de la Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent, Terence Bowles, a indiqué qu’il espérait qu’une accélération de la croissance économique stimulerait l’activité le long de la voie navigable.

« Nous disons souvent que la voie maritime est un indicateur de l’économie », a affirmé M. Bowles. « Je m’attends certainement à ce que les affaires reprennent, c’est sûr. »

La Voie maritime du Saint-Laurent est le pilier d’un réseau de voies navigables commerciales qui relie l’océan Atlantique aux Grands Lacs. Un canal clé pour les marchandises entrant et sortant du Canada, la voie navigable supporte chaque année des millions de tonnes d’expéditions de produits industriels essentiels tels que les intrants de fabrication, les produits pétroliers et les matériaux de construction de bâtiments.

La voie maritime était fermée pour l’hiver depuis le 31 décembre. Depuis le début de l’année, plus de 80 millions ont été consacrés à l’entretien des infrastructures des écluses et d’autres mécanismes du système, a expliqué M. Bowles.

Le Baie-St-Paul, navire de marchandises, a été le premier à entrer dans la voie navigable cette année, en franchissant l’écluse de Saint-Lambert dans le cadre d’une cérémonie d’ouverture virtuelle qui s’est tenue en présence du ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, et du secrétaire américain aux Transports, Pete Buttigieg.

Le volume d’expédition de l’année dernière a diminué dans diverses catégories telles que le vrac liquide, qui comprend les produits pétroliers comme le carburéacteur et l’essence, et le vrac sec, qui comprend les matériaux utilisés pour la fabrication et la construction.

Les expéditions de vrac liquide ont chuté d’environ un tiers l’an dernier, alors que les gens voyageaient moins. De même, la faible demande pour les automobiles et les fermetures de certaines usines de fabrication ont conduit les expéditions de vrac sec et de minerai de fer à diminuer respectivement de 9,4 % et 12,4 %.

Cette baisse a été contrebalancée par des expéditions de céréales exceptionnellement élevées, grâce à la forte demande pour les céréales et aux solides récoltes des agriculteurs canadiens.

Au total, 38 millions de tonnes de fret ont transité par la voie maritime en 2020, en baisse de près de 1,7 % par rapport à 2019.

Pour 2021, M. Bowles s’attend à ce que les expéditions dans les catégories qui ont diminué en 2020 augmentent, en particulier avec les grands projets d’infrastructure énergétiques en cours dans l’ouest du Canada et un boom de la construction d’immeubles et le potentiel plus élevé de ventes de véhicules automobiles.

Cependant, les expéditions de céréales pourraient légèrement diminuer cette année, après avoir atteint des niveaux records en 2020, a précisé M. Bowles.

Le port de Toronto a enregistré des niveaux élevés d’importations de ciment et d’acier en 2020, a indiqué PortsToronto, qui supervise le port de la ville, alors que les ventes de maisons bondissaient dans la grande région métropolitaine torontoise.

Les niveaux de cargaison de ciment étaient les plus élevés que le port de Toronto a traités en 16 ans, a précisé PortsToronto.

Certaines compagnies aériennes s’attendent également à un redémarrage au moins partiel des voyages plus tard cette année, ce qui pourrait stimuler la demande de carburant.

Les expéditions de carburant « vont certainement rebondir dès que les choses redeviendront plus normales », a estimé M. Bowles.