(Washington) L’économie mondiale est à un « moment critique », a souligné jeudi le porte-parole du FMI qui a laissé plané le doute sur les prochaines prévisions que l’institution de Washington va dévoiler le 26 janvier.

Le Fonds monétaire international avait publié en octobre dernier son rapport sur les perspectives économiques mondiales (WEO) actualisées. Il tablait alors sur une croissance mondiale de 5,2 % cette année, soit 0,2 point de pourcentage en moins que ses estimations d’avril 2020.

« Je ne veux pas devancer le WEO et ce que Gita Gopinath (l’économiste en chef du FMI) dira dans quelques semaines », a commenté Gerry Rice, pour le premier point presse régulier et virtuel de l’année de l’institution de Washington.  

« De toute évidence, l’économie mondiale est à un moment critique. Les pays ont commencé à sortir des profondeurs de la crise. Mais la résurgence des infections et une nouvelle variance virale dans de nombreuses économies montrent à quel point cette reprise sera difficile et incertaine », a-t-il commenté.

Il a rappelé qu’en octobre, le scénario de référence du Fonds supposait que la pandémie « sera globalement sous contrôle à l’échelle mondiale d’ici la fin de 2022 ».

Depuis octobre, le principal élément positif est le début de la vaccination.

« Nous assistons à une course entre le virus et le vaccin », a également réagi Gerry Rice, relevant que la reprise économique dépendrait de la rapidité à laquelle les pays auront accès aux vaccins.

S’agissant des perspectives pour les États-Unis, première économie mondiale, il s’est félicité de l’adoption d’un nouveau plan d’aide de quelque 900 milliards de dollars fin décembre.

Il a ajouté que les perspectives, qui seront dévoilées le 26 janvier, prendront en compte cet élément ainsi que la possibilité de l’adoption d’un autre plan.

Le président désigné Joe Biden doit annoncer jeudi soir les contours d’un nouveau plan d’aides à l’économie qu’il veut massif avec des aides directes aux ménages et aux petites entreprises.

La semaine dernière, il avait évoqué un plan de « plusieurs milliers de milliards de dollars ».

Interrogé par ailleurs sur les violences survenues au Capitole la semaine dernière, M. Rice a indiqué que les personnels du FMI avaient été « choqués et attristés ».

« Ces évènements soulignent l’importance d’un discours pacifique et civil et la nécessité de nourrir et de protéger des institutions fortes et indépendantes », a-t-il conclu.