(Washington) La Banque centrale américaine (Fed) table sur une inflation plus forte que prévu en 2021 et 2022, et a, pour l’endiguer, annoncé mercredi qu’elle cesserait plus tôt qu’anticipé ses mesures de soutien à l’économie, ouvrant la voie à trois relèvements de ses taux directeurs en 2022.

L’inflation aux États-Unis devrait être de 5,3 % en 2021 et 2,6 % en 2022, a indiqué la Fed dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire, quand elle prévoyait en septembre, respectivement, 4,2 % et 2,2 %.

Pour contrer cette escalade des prix, la puissante institution envisage de cesser ses achats d’actifs dès mars, avec trois mois d’avance sur le calendrier initial. Le ralentissement progressif des achats d’actifs, débuté en novembre, devait en effet, initialement, se terminer en juin.

Cela lui permettra ensuite de relever ses taux directeurs, maintenus mercredi dans la fourchette de 0 à 0,25 % dans laquelle ils avaient été abaissés en mars 2020, face à la propagation de la pandémie de COVID-19 aux États-Unis.

Les responsables du Comité monétaire de la Fed sont, pour la première fois, unanimes sur la nécessité de relever les taux dès 2022. La banque centrale a cependant prévenu qu’elle maintiendrait ses taux bas jusqu’à ce que le marché de l’emploi retrouve un niveau correspondant au plein emploi.

L’institution relève habituellement ses taux de manière graduelle, afin de laisser les marchés s’adapter. À raison d’un quart de point de pourcentage supplémentaire à chaque fois, les taux directeurs pourraient atteindre, fin 2022, une fourchette allant de 0,75 à 1,00 %, comme anticipé par une majorité des responsables du comité monétaire.

Cette hausse aurait pour effet, au bout de plusieurs mois, de renchérir le coût du crédit, et donc de ralentir la demande.

Car l’inflation a atteint 6,8 % en novembre sur un an, du jamais vu depuis juin 1982. C’est aussi très supérieur à la cible de la Fed – de l’ordre de 2 % – considérée comme saine pour l’économie.

La banque centrale a également révisé en baisse mercredi ses prévisions pour la croissance américaine, qui devrait être en 2021 de 5,5 %, contre 5,9 % anticipés lors des prévisions de septembre. Mais elle table sur une croissance plus rapide en 2022, à 4,0 % contre 3,8 % estimés auparavant.

Le taux de chômage devrait quant à lui reculer plus vite qu’attendu, pour tomber en 2021 à 4,3 %, au lieu de 4,8 %, et, en 2022, à 3,5 % au lieu de 3,8 %.