(Washington) Des groupes d’affaires américains parmi les plus influents exhortent l’administration Biden à reprendre les négociations commerciales avec Pékin et à réduire les droits de douane sur les produits fabriqués en Chine imposés par Donald Trump lors d’une guerre commerciale entre les deux pays.  

Les groupes, qui représentent des intérêts aussi divers que les producteurs de pommes de terre, les sociétés de puces informatiques ou l’industrie pharmaceutique, estiment dans une lettre datée de jeudi que l’administration Biden devrait prendre « des mesures rapides » pour lutter contre les tarifs douaniers « pesants ».

« En raison des tarifs douaniers, les industries américaines sont confrontées à des coûts accrus pour fabriquer des produits et fournir des services au niveau national, ce qui rend leurs exportations de ces produits et services moins compétitives à l’étranger », lit-on dans cette lettre adressée à la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen et à la représentante américaine au Commerce (USTR) Katherine Tai, dont l’AFP a obtenu une copie auprès du principal patronat, la Chambre de commerce des États-Unis.

Celle-ci avait été initialement révélée par le Wall Street Journal.

« Alors que nous réalisons des investissements historiques dans les infrastructures et reconstruisons [notre économie] en mieux, nous menons un solide examen stratégique de notre relation économique avec la Chine afin de créer une politique efficace qui apporte des résultats aux travailleurs, aux agriculteurs et aux entreprises américains et les place dans une position plus solide pour concurrencer la Chine », a réagi auprès de l’AFP Adam Hodge, porte-parole de la représentante au Commerce.

Il laisse ainsi entendre que le gouvernement Biden n’envisage pas pour l’heure d’alléger les tarifs douaniers.

Le Trésor n’a pas souhaité réagir.

Les signataires de la lettre appellent également à travailler avec le gouvernement chinois pour s’assurer qu’il respecte les engagements pris lors de la trêve commerciale avec l’administration Trump, scellée début 2020.

L’accord, qui avait été annoncé en janvier 2020, a laissé intacts les tarifs douaniers américains sur 360 milliards de dollars d’importations chinoises.  

Pékin s’était engagé à augmenter ses achats de produits américains pour rééquilibrer la balance commerciale avec les États-Unis.

Ce traité n’avait en revanche pas résolu le problème de subventions du gouvernement chinois à des industries stratégiques telles que les puces informatiques et les voitures électriques, qui inquiètent les concurrents américains.  

À son arrivée, Katherine Tai avait indiqué qu’elle ne comptait pas dans l’immédiat lever les droits de douane punitifs, soulignant que c’était un levier de négociations.

Elle avait alors annoncé que ses services lanceraient un examen stratégique complet des relations avec Pékin.

La lettre est publiée alors que les relations entre les deux plus grandes économies du monde restent tendues.  

Une visite très médiatisée en Chine le mois dernier de Wendy R. Sherman, la secrétaire d’État adjointe, s’est terminée avec peu de signes de progrès.  

L’émissaire américaine avait abordé sans détour des sujets de crispation tels que les droits de l’Homme, la reprise en main à Hong Kong ou le piratage informatique.