Les ventes de maisons au Canada ont chuté en juin, par rapport à mai, enregistrant ainsi un troisième déclin mensuel consécutif après avoir atteint un sommet record en mars, a indiqué jeudi l’Association canadienne de l’immeuble (ACI).

Les ventes de logements ont diminué de 8,4 % d’un mois à l’autre en juin, montrant un recul dans 80 % de tous les marchés locaux du pays, a précisé l’ACI. En tout, 50 810 propriétés ont changé de mains le mois dernier, contre 55 497 le mois précédent.

Cependant, par rapport au mois de juin l’an dernier, les ventes ont augmenté de 13,6 % pour établir un nouveau record pour le mois.

Alors que la cadence effrénée des ventes qui prévalait au début de 2021 et a engendré un record absolu en mars se dissipe, le courtier Elton Ash a souligné que les chiffres de l’ACI trahissaient toujours une activité intense pour de nombreux marchés.

« Nous continuerons de voir des augmentations de prix pour le reste de l’année, mais cela commence à ralentir à mesure que de plus en plus d’inscriptions arrivent sur le marché », a déclaré M. Ash, vice-président régional chez Re/Max Canada.

« Juin a été un autre mois record, mais nous voyons le marché commencer à s’adapter à des conditions, espérons-le, plus réalistes. »

Un total de 73 402 maisons étaient inscrites à la vente en juin, un nombre en baisse de 0,7 % par rapport à celui de 73 912 du mois de mai, a précisé l’ACI.

Sur une base non désaisonnalisée, 86 632 logements ont été nouvellement inscrits en juin, une hausse de 1,4 % par rapport aux 85 421 du même mois un an plus tôt.

La plus forte augmentation des nouvelles inscriptions entre mai et juin est survenue dans la région d’Halifax Dartmouth, où 53,9 % de propriétés supplémentaires sont arrivées sur le marché.

Entre-temps, les régions de Québec et de Saguenay ont enregistré les baisses les plus importantes d’un mois à l’autre, les nouvelles inscriptions ayant chuté de 28,1 % et 26,3 %, respectivement.

D’une année à l’autre, la baisse la plus importante des nouvelles inscriptions est survenue à Saguenay, où il y avait 47,2 % de moins de logements parmi lesquels choisir, tandis que la plus forte augmentation a été enregistrée dans la région de Niagara, en Ontario, où une hausse de 34,3 % a été observée.

À travers le pays, le prix moyen national réel des propriétés vendues en juin était d’un peu plus de 679 000 $, en hausse de 25,9 % par rapport à celui de 539 182 $ du même mois il y a un an.

Vancouver affichait les prix les plus élevés, la maison moyenne s’y vendant à 1199 984 $, en hausse de 14,3 % par rapport à 1049 475 $ un an plus tôt.

Le prix moyen pour la région du Grand Toronto était pour sa part de 1089 560 $, en hausse de 17 % par rapport à celui de 930 869 $ de juin 2020.

Shaun Cathcart, économiste principal pour l’ACI, a noté que plusieurs marchés de l’habitation du pays connaissaient un « retour progressif à la normale », tout en admettant qu’il y avait « encore du chemin à faire » et que le problème de pénurie de l’offre restait « toujours aussi problématique ».

Dans une note à ses clients, l’économiste Robert Kavcic, de BMO Marchés des capitaux, semblait d’accord. Les niveaux extrêmes de ventes de logements disparaissent, mais la demande reste historiquement élevée, a-t-il écrit.

« Nous croyons que l’activité de vente continuera de ralentir progressivement au cours de l’année à venir, mais il faudra des taux d’intérêt plus élevés pour adoucir le marché de manière significative. »