(Buenos Aires) L’impôt exceptionnel « de solidarité » sur les grandes fortunes instauré par l’Argentine pour lutter contre les conséquences économiques de la pandémie, réglé par près de 80 % des riches foyers imposables, a rapporté près de 2,8 milliards de dollars, a indiqué lundi le gouvernement.

Promu début décembre 2020 par le gouvernement du président de centre gauche Alberto Fernandez, l’encaissement de cet impôt auprès de 12 000 contribuables a rapporté 223 milliards de pesos (2,76 milliards de dollars canadiens), selon l’agence fiscale AFIP.

« Les ressources générées seront essentielles pour faire face aux urgences sanitaires et économiques provoquées par la pandémie », a estimé la responsable de l’AFIP, Mercedes Marco del Pont.

3000 millionnaires refusent

Quelque 3000 foyers fiscaux qui pour l’heure ne se sont pas acquittés de leur contribution ont désormais été placés sous la surveillance de l’agence, et 200 environ ont déposé des recours en justice.

Parmi ceux qui refusent de s’acquitter de cet impôt solidaire figurent certains des magnats les plus connus du pays ou des footballeurs.

Cette « contribution de solidarité », approuvée en décembre par les deux chambres du Parlement, institue un prélèvement de 2 % des avoirs des particuliers qui dépassent les 200 millions de pesos (environ deux millions de dollars), à payer une seule fois.

Les prélèvements sont graduels jusqu’à atteindre un plafond de 3,5 % pour les avoirs supérieurs à 3 milliards de pesos (environ 30 millions de dollars).

Quelque 20 % du produit de cet impôt viendra en aide au système de santé, 20 % à l’aide aux petites et moyennes entreprises, 15 % à des aides sociales, 20 % à des bourses pour les étudiants et 25 % à des entreprises dans le secteur du gaz naturel.

Plus de 40 % des 45 millions d’Argentins vivent sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage dépasse les 10 % et l’économie du pays est en récession depuis 2018.