(Winnipeg) Le premier ministre Justin Trudeau a indiqué mardi que le Canada ira de l’avant avec la ratification du nouvel accord de libre-échange nord-américain la semaine prochaine.

M. Trudeau a précisé que le gouvernement présentera une motion de voies et moyens le 27 janvier, lorsque le Parlement reprendra ses activités, et qu’il présentera un projet de loi pour ratifier l’accord deux jours plus tard.

Selon le premier ministre, des millions de Canadiens dépendent d’un commerce stable et fiable avec le plus grand partenaire commercial du pays.

« Il y a trop d’emplois à travers le pays qui en dépendent, trop de travailleurs qui ont besoin de cet accès aux États-Unis, trop d’investisseurs et d’entreprises qui comptent sur le marché américain, que ce soit au niveau de la protection de la gestion de l’offre, que ce soit au niveau de l’exemption culturelle qu’on a obtenue », a-t-il déclaré.

Le leader parlementaire du gouvernement, Pablo Rodriguez, a déjà entamé des discussions avec les autres partis pour s’assurer de leur appui afin de faire avancer la législation dans les meilleurs délais.

« C’est extrêmement important qu’on avance avec la ratification et c’est notre intention de procéder rapidement », a poursuivi M. Trudeau.

Puisqu’il est minoritaire, le gouvernement devra se trouver au moins un partenaire de danse à la Chambre des communes.

Le Bloc québécois a déjà signalé qu’il s’opposera au nouvel accord de libre-échange parce que l’industrie de l’aluminium du Québec n’a pas obtenu les mêmes garanties que l’industrie de l’acier et celle de l’automobile en Ontario.

En conférence de presse mardi à Montréal, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a déploré le processus annoncé par le gouvernement, qui signale de la sorte qu’il ne veut pas avoir de discussions avec les parlementaires canadiens sur la nouvelle mouture de l’accord. Le chef soutient qu’il ne permettra pas au gouvernement d’utiliser la voie rapide.

Le Nouveau Parti démocratique a lui aussi partagé les craintes des bloquistes pour le domaine de l’aluminium, mais n’a pas encore annoncé ses intentions.

Le chef conservateur Andrew Scheer avait déclaré par le passé que le nouvel accord était une « humiliation historique » qui illustrait selon lui la faiblesse de M. Trudeau sur la scène internationale. Il a rapidement été rabroué par son ancienne collègue Rona Ambrose, qui estime que des gains importants ont été réalisés dans le processus.

La ratification éliminerait le dernier obstacle à la préservation du commerce continental, après que le président américain Donald Trump a imposé au Canada et au Mexique, en 2017, une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui prévalait depuis 25 ans.

La semaine dernière, le Sénat américain, à majorité républicaine, a adopté le nouveau pacte, qui s’appelle l’Accord Canada–États-Unis-Mexique (ACEUM).

Le gouvernement libéral attendait que les États-Unis ratifient officiellement l’accord avant de présenter son propre projet de loi. Le Mexique a ratifié l’entente en juin dernier.