(Washington) Le nombre de nouveaux inscrits au chômage a continué à reculer la semaine passée aux États-Unis, avec 4,42 millions de nouvelles demandes, mais reste à un niveau historiquement élevé, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail.

Les analystes tablaient sur un nombre légèrement inférieur (4 millions) pour la semaine du 12 au 18 avril.  

La semaine précédente, 5,2 millions de personnes avaient fait une première demande, selon un chiffre révisé en très légère baisse.

Le chômage a explosé aux États-Unis depuis mars, avec au total de 26,45 millions de nouveaux chômeurs. Ces niveaux inédits sont la conséquence des mesures de confinement massives dans le pays pour tenter d’enrayer la propagation de la COVID-19.

La dernière semaine du mois de mars détient le record historique, avec plus de 6,8 millions de nouvelles demandes.

Le taux de chômage, tombé en février à son plus bas niveau depuis 50 ans, était reparti à la hausse en mars et avait atteint 4,4 %.

Celui d’avril, qui sera publié le 8 mai, est attendu en très forte hausse, puisqu’il devrait s’établir au-delà de 10 %.

Les nouvelles demandes de chômage « s’éloignent toujours plus de leur sommet, mais restent à des niveaux extraordinaires », relèvent les analystes d’Oxford Economics dans une note.

Ils soulignent par ailleurs que « certains États ont continué de connaître une forte augmentation du nombre de demandes », notamment la Floride, mais que « certains grands États ont enregistré moins de demandes », comme la Californie, New York et le Michigan.

Pour permettre aux petites et moyennes entreprises de conserver leurs employés, le Congrès doit approuver jeudi un nouveau plan d’aide de près de 500 milliards de dollars, qui financera aussi les hôpitaux et renforcera la capacité de dépistage de la maladie.

Les États sont désormais à la manœuvre pour relancer l’activité, et certains d’entre eux comme le Texas, le Vermont et à partir de vendredi la Géorgie ont commencé à relâcher les règles de distanciation sociale.

Les nouveaux demandeurs d’allocation chômage n’ont pas tous perdu leur emploi, puisque les droits ont été étendus à d’autres bénéficiaires tels que les personnes malades du coronavirus et les travailleurs indépendants (femmes de ménage, jardiniers, gardiens d’enfants) qui recommenceront à travailler une fois guéris ou la pandémie passée.

Pour autant, ce nombre dépasse désormais les 22,8 millions d’emplois créés en 10 ans, après la récession de 2009.

« Donald Trump n’en fait pas assez », a critiqué l’adversaire démocrate dans la course à la Maison-Blanche, Joe Biden, dans un communiqué.

À cause des décisions prises, « les systèmes de chômage de l’État sont au-delà de leurs capacités, et les travailleurs attendent avec impatience leurs chèques alors que les factures s’accumulent », dit-il.

Le montant moyen de l’allocation chômage hebdomadaire s’élève à 378 dollars aux États-Unis, relève une étude de la Réserve fédérale de Saint Louis.  

Mais tous les bénéficiaires recevront 600 dollars supplémentaires par semaine jusqu’à fin juillet, comme prévu par le plan de stabilisation de l’économie.

Certaines personnes touchent ainsi plus en étant au chômage qu’en travaillant, souligne cette étude. Mais elles devraient continuer à chercher un emploi, qui garantit une assurance maladie liée à l’employeur aux États-Unis, notent les auteurs.

Le bilan de l’épidémie s’élevait jeudi aux États-Unis à 46 859 morts et près de 844 000 personnes infectées, selon le comptage de l’université Johns Hopkins, qui fait référence.