(Ottawa) L’économie canadienne a créé 34 500 emplois en janvier, grâce à des gains dans les industries de la fabrication, de la construction et de l’agriculture, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Le taux de chômage a reculé à 5,5 %, contre 5,6 % en décembre, selon l’enquête mensuelle sur la population active de l’agence fédérale.

Les économistes s’attendaient en moyenne à une augmentation de 15 000 emplois pour le mois de janvier, selon les prévisions recueillies par la société de données financières Refinitiv.

L’économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, a estimé que la croissance sous-jacente de l’emploi semblait être sur la bonne voie, après une brève frayeur à la fin de l’année dernière. Il a aussi noté que les conditions du marché restaient serrées.

« Alors que la Banque du Canada est manifestement en alerte en raison des implications économiques potentielles du nouveau coronavirus, des indicateurs récents suggèrent que l’économie profitait d’un élan sous-jacent décent au début de l’année », a observé M. Porter.

La Banque du Canada a maintenu son objectif de taux directeur à 1,75 % le mois dernier, mais a laissé la porte ouverte à de futures baisses de taux si la faiblesse de l’économie à la fin de l’année dernière est plus persistante que prévu.

M. Porter a souligné que si l’économie commençait à s’affaiblir en raison du nouveau coronavirus, il s’attendait à ce que la Banque du Canada annonce une baisse de taux. Cependant, ces nouvelles données sur l’emploi apportent probablement un certain réconfort à la banque centrale.

Il a ajouté que le salaire horaire moyen en janvier était en hausse de 4,2 % par rapport à il y a un an.

« Ce rapport sur la population active est très cohérent en suggérant qu’il y a de sérieuses pressions sur les salaires, ce qui, franchement, est attendu avec un taux de chômage à 5,5 % », a-t-il affirmé.

La croissance du salaire horaire moyen est l’une des nombreuses mesures suivies par la Banque du Canada, qui vise à contenir l’inflation.

La croissance de l’emploi en janvier a été alimentée par le secteur de la production de biens, qui a enregistré 49 100 nouveaux emplois. Le groupe manufacturier a créé 20 500 emplois pour le mois, tandis que le sous-secteur de la construction en a ajouté 15 800. L’agriculture a profité de la création de 11 500 emplois.

Parallèlement, le secteur des services a perdu 14 500 emplois, tiré vers le bas par la perte de 16 000 emplois dans le sous-secteur des soins de santé et l’assistance sociale.

Le nombre d’emplois à temps plein a augmenté de 35 700, tandis que l’emploi à temps partiel a diminué de 1200.

À l’échelle régionale, le Québec a enregistré un gain net de 19 100 emplois en janvier, ce qui a fait reculer son taux de chômage de 0,2 point, passant de 5,3 % à 5,1 %.

Le Manitoba a ajouté 6500 emplois, tandis que le Nouveau-Brunswick en a gagné 4600. Le nombre d’emplois a diminué de 18 900 en Alberta.

Royce Mendes, économiste principal à la Banque CIBC, a souligné que le rapport sur l’emploi de janvier s’était appuyé sur le gain de décembre, suggérant que le marché du travail s’était peut-être remis de ses faiblesses aux environs du changement d’année.

« Cela dit, d’autres indicateurs de l’économie, en particulier la consommation, ont semblé faibles. Le tableau reste donc très contrasté », a écrit M. Mendes dans un rapport.

« Nous devrons attendre que les données sur la rémunération soient publiées, bientôt, pour confirmer la force des recrutements. Certains indicateurs d’activité permettront aussi de voir à quel point le ralentissement des dépenses est persistant. »

Comparativement à janvier 2019, le nombre d’emplois au Canada a augmenté de 268 000, soit environ 1,4 %.

Note aux lecteurs : Version corrigée. Une version précédente indiquait que le taux de chômage au Québec était demeuré inchangé. Il est plutôt passé de 5,3 % à 5,1 %.