(Pékin) Le président chinois Xi Jinping a suggéré à son homologue américain Donald Trump lors du récent G20 d’alléger « en temps opportun » les sanctions visant la Corée du Nord, a révélé mardi le ministre chinois des Affaires étrangères.

Washington exige que Pyongyang renonce à son programme nucléaire avant d’envisager une levée des sanctions internationales.  

La Corée du Nord souhaite leur allègement immédiat et veut des garanties sur sa sécurité en échange de l’abandon de ses armes stratégiques.  

Lors de sa rencontre avec Donald Trump samedi à Osaka durant le sommet du G20, Xi Jinping « a encouragé les États-Unis à faire preuve de souplesse, et à se rapprocher de la partie nord-coréenne, notamment en allégeant, au moment opportun, les sanctions visant la Corée du Nord », a déclaré Wang Yi.  

« Il (lui a indiqué) que c’est par le dialogue qu’il fallait trouver une solution aux préoccupations de chacun », a souligné le ministre chinois des Affaires étrangères lors d’un point presse avec son homologue mexicain Marcelo Ebrard, actuellement en visite en Chine.

La Chine est le principal soutien diplomatique et commercial de la Corée du Nord.

Elle a certes soutenu ces dernières années les sanctions onusiennes destinées à pousser le régime nord-coréen à abandonner son programme de missiles nucléaires. Mais elle appelle depuis plusieurs mois à les alléger, eu égard au rapprochement en cours entre Pyongyang et Washington.

L’actuelle détente entre la Corée du Nord et les États-Unis a permis ce weekend un troisième sommet entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, après ceux de Singapour (juin 2018) et Hanoï (février 2019).

Le locataire de la Maison-Blanche a rencontré dimanche le jeune dirigeant dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées, puis a effectué quelques pas en territoire nord-coréen – du jamais vu pour un président américain en exercice.

Un peu plus d’une semaine avant ce sommet, Xi Jinping avait effectué une visite d’État triomphale en Corée du Nord. Ce premier séjour d’un président chinois depuis 2004 visait à raffermir les liens entre les deux alliés et, pour M. Xi, à garder la main face à M. Trump sur le dossier nord-coréen.