La menace de grève des 2000 travailleurs de la SÉPAQ qui planait se précise : elle pourrait être déclenchée lors du congé de la Saint-Jean.

Cette grève pourrait toucher les parcs, stations touristiques, campings et réserves fauniques de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) alors que la saison des vacances débute.

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), qui représente ces travailleurs, a d’ailleurs manifesté, vendredi midi à Québec, afin de pousser le Conseil du trésor à donner plus de marge de manœuvre à la SEPAQ pour négocier la convention collective.

« J’entendais l’étude du CAA, ce matin, disant que les gens allaient majoritairement voyager au Québec. Or, nous sommes dans toutes les régions du Québec, tant dans les îles de Boucherville qu’en Abitibi et en Gaspésie. Pour nous, c’est sûr que le moment pour perturber, ça va être cet été. Ce n’est pas qu’on en veut à la population, mais on doit faire avancer nos négociations », a justifié le président général du SFPQ, Christian Daigle, en entrevue avec La Presse canadienne, vendredi.

Ces travailleurs, pour la plupart saisonniers, sont des guides de chasse, guides de pêche, gardes-parcs, préposés à l’accueil, préposés aux terrains.

Plusieurs points sont en litige, dont la rémunération, les horaires atypiques et les vacances. Plusieurs gagnent 14 $ ou 16 $ l’heure, a précisé M. Daigle.

Il affirme que les négociations vont bon train avec la SEPAQ sur les clauses normatives, mais que pour les clauses salariales, les discussions avancent moins vite, parce que le gouvernement n’octroie pas les fonds suffisants à la SEPAQ.

« On sait que l’Assemblée nationale suspend ses travaux à partir de la mi-juin et que le conseil des ministres ne siège plus à partir de la fin juin. S’il n’y a pas de mandats qui sont donnés par le gouvernement Legault à la SEPAQ pour qu’ils puissent négocier correctement, pour nous c’est sûr qu’à partir de la Saint-Jean-Baptiste, il peut craindre des moyens d’action », a prévenu M. Daigle.

Est-ce que ce sera nécessairement une grève et une grève illimitée ? « Ça peut prendre d’autres formes également ; on n’exclut aucune possibilité. Mais il faut comprendre que le 17 mai, on a eu un mandat de grève de 94 % », a-t-il souligné.

Bon progrès, dit l’employeur

Du côté de la direction, la directrice des communications par intérim, Mélanie Pageau, a indiqué que « le dossier progresse bien en ce moment » avec le syndicat « et selon les échéanciers prévus ».

« Il y a déjà eu plusieurs rencontres de négociations et il y en a plusieurs autres prévues au cours des prochaines semaines. Les clauses normatives sont à toutes fins pratiques presque réglées. On prévoit terminer ça lors des prochaines rencontres, les 19 et 20 juin », a précisé Mme Pageau.

« Pour le côté monétaire, ça progresse selon les étapes déjà préétablies », a-t-elle ajouté. Quand on lui a demandé si la SEPAQ disposait bel et bien d’un budget suffisant pour négocier la nouvelle convention collective avec le syndicat des 2000 employés, elle a répliqué : « je ne peux vous répondre là-dessus malheureusement, je ne suis pas dans le secret des dieux ».

Les sites touchés seraient les parcs nationaux, les réserves fauniques, le Manoir Montmorency, le Parc de la Chute-Montmorency, la Station écotouristique Duchesnay, le siège social, le camping des Voltigeurs, les centres touristiques du Lac-Kénogami et du Lac-Simon, le Gîte du Mont-Albert, l’Auberge de montagne des Chic-Chocs, l’Auberge de Port-Menier et l’Aquarium du Québec.