Le concours de recrutement des meilleurs projets de cryptomonnaies a été officiellement ouvert hier, avec le lancement de l’appel de propositions d’Hydro-Québec.

Un bloc de 300 mégawatts a été réservé exclusivement à cet usage, après qu’Hydro-Québec eut été ensevelie sous les demandes de service. Des projets totalisant 18 000 mégawatts avaient afflué l’an dernier, beaucoup plus que ce que la société d’État pouvait fournir, alors que l’engouement pour le bitcoin était à son comble.

Cet engouement a diminué et la demande s’est calmée, mais Hydro-Québec prévoit que les mégawatts disponibles trouveront facilement preneur. « On avait une demande de 18 000 mégawatts, alors il faudrait qu’il y ait eu beaucoup de désistements pour ne pas pouvoir écouler un bloc de 300 mégawatts », a commenté Jonathan Côté, porte-parole de la société d’État.

Étant donné l’ampleur de la demande, Hydro-Québec a pu se permettre de choisir les meilleurs projets de cryptomonnaies. Les propositions seront évaluées selon les retombées économiques qu’elles génèrent et leur impact sur le développement économique du Québec.

De ce bloc de 300 mégawatts, 50 mégawatts seront réservés à de petits projets (5 mégawatts et moins). Les mineurs de bitcoins et autres cryptomonnaies paieront les tarifs en vigueur pour ce type de consommation (M ou LG), soit autour de 5 cents le kilowattheure.

Toutes les entreprises retenues devront accepter de se priver d’électricité lors des périodes de pointe critiques en hiver, quand le réseau d’Hydro-Québec peine à suffire à la demande.

Ce délestage obligatoire de même que les tarifs applicables au secteur des cryptomonnaies ont aussi été imposés par la Régie de l’énergie aux entreprises qui ont déjà des contrats d’approvisionnement avec Hydro-Québec ou avec les réseaux municipaux comme Hydro-Sherbrooke.

Ces derniers, de même que Bitfarms, la principale entreprise du secteur des cryptomonnaies actives au Québec, contestent cette décision de la Régie qui change rétrospectivement les règles du jeu.

Malgré leur demande de révision de la décision de la Régie, Hydro-Québec peut aller de l’avant avec son appel de propositions, selon son porte-parole. « La contestation concerne les clients existants alors que notre appel de propositions s’adresse aux futurs clients », explique Jonathan Côté.

Les entreprises intéressées peuvent s’inscrire au processus de sélection à partir du 13 juin et elles ont jusqu’au 23 août pour déposer leur proposition. Le choix des propositions retenues sera connu en novembre 2019.