L'économie américaine a enregistré une croissance annuelle de 3,2 % au cours des trois premiers mois de l'année, un résultat bien meilleur que prévu, surmontant de nombreux obstacles, notamment la faiblesse mondiale, les tensions commerciales croissantes et une fermeture partielle du gouvernement.

La progression du produit intérieur brut (PIB), la mesure la plus large de la santé économique, marque une accélération par rapport au gain de 2,2 % enregistré au trimestre précédent d'octobre à décembre, a indiqué vendredi le département du Commerce. Cependant, près de la moitié de la hausse est due à deux facteurs qui ne devraient pas durer : une forte augmentation des stocks d'entreprises et une contraction prononcée du déficit commercial.

Néanmoins, la hausse du PIB a dépassé la barre des 3,0 % fixée par le président Donald Trump pour démontrer l'efficacité de son programme économique. M. Trump mise sur la vigueur de l'économie pour soutenir sa campagne de réélection.

La croissance dévoilée vendredi était la plus vigoureuse pour un premier trimestre depuis 2015. Ces dernières années, le PIB a été exceptionnellement faible au premier trimestre. Certains craignaient que la croissance s'établisse à moins de 1,0 % cette année en raison de plusieurs facteurs défavorables tels que le plongeon du marché boursier en décembre, la faiblesse croissante des économies clés à l'étranger, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et la fermeture partielle du gouvernement pendant 35 jours, qui a pris fin en janvier.

L'économie a toutefois surmonté ces craintes, soutenue par l'annonce faite, début janvier, par la Réserve fédérale américaine qui, après avoir relevé les taux quatre fois l'an dernier, a annoncé une pause à ce chapitre. Cela a entraîné un rebond des marchés boursiers en atténuant les craintes selon lesquelles la banque centrale risquerait d'aller trop loin dans son resserrement du crédit et d'envoyer le pays en récession.

Néanmoins, les économistes estiment que le trimestre actuel d'avril à juin n'arrivera pas à égaler la performance du premier trimestre. Plusieurs s'attendent à ce que la croissance du PIB ralentisse aux environs des 2,0 % au cours du trimestre.

Au premier trimestre, la reconstitution des stocks a ajouté 0,7 point de pourcentage à la croissance, tandis que le déficit commercial en baisse a stimulé la croissance d'un point de pourcentage. Les analystes estiment que ces deux facteurs s'inverseront pendant le trimestre en cours.

Les dépenses de consommation, qui représentent 70 % de l'activité économique, ont ralenti leur croissance à un taux de seulement 1,2 % au premier trimestre. En particulier, les dépenses en biens durables ont diminué de 5,3 % - leur plus forte baisse en une décennie -, entraînées par un ralentissement prononcé des ventes de camions légers.

Pour l'année, les économistes estiment que le PIB progressera de 2,4 %, en baisse par rapport au gain de 2,9 % enregistré l'année dernière, puisque les réductions d'impôts de 2017 et l'augmentation des dépenses de l'État au cours des deux dernières années commenceront à s'essouffler.