(Washington) La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, s’est félicitée jeudi de l’accord trouvé entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sur le Brexit, tout en espérant que la même « volonté » se maintiendra jusqu’à son approbation par le Parlement britannique.

« Comme disait (le président de la Commission européenne) Jean-Claude Juncker, quand il y a de la volonté, il y a un accord. J’espère que cette volonté se maintiendra » jusqu’à l’approbation de l’accord par les députés, a affirmé Mme Georgieva lors d’une conférence de presse à Washington.

La directrice générale, qui donnait sa première conférence de presse après avoir succédé à la Française Christine Lagarde à la tête du FMI, a assuré « avoir bondi comme la livre après avoir entendu la nouvelle » d’un accord in extremis entre Londres et Bruxelles.

Elle ne s’en est pas moins montrée prudente car l’approbation au Royaume-Uni semble déjà compromise après le rejet de l’opposition et des unionistes nord-irlandais.

« La balle est dans le camp » des députés britanniques, a souligné de son côté la ministre espagnole de l’Économie Nadia Calvino, lors d’un débat sur la croissance mondiale en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale. « J’espère vraiment qu’ils vont parvenir à un résultat positif car cela sera profitable d’abord au Royaume Uni mais aussi à tous les pays du monde », a-t-elle ajouté.

« Nous ne sommes pas au bout du processus », a-t-elle reconnu mais cette annonce est néanmoins encourageante, a-t-elle souligné.  

La difficile sortie du Royaume-Uni de l’UE est une « épée de Damoclès » affectant de plus en plus l’économie mondiale.  

Le Fonds estime qu’en l’absence d’un accord, le niveau du PIB du Royaume-Uni pourrait être réduit d’environ 3 % sur le long terme et de 3 à 5 %, selon le degré de perturbations liées à la sortie de l’UE, sur une période de deux ans.

Le FMI a abaissé sa prévision de croissance pour la zone euro tablant désormais sur 1,2 % cette année et sur 1,4 % en 2020. Tous les membres de la zone euro affichent une croissance plus lente.  

Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a, lui aussi, souligné que le Brexit avait créé une incertitude pesant sur l’économie mondiale.

« En particulier, l’économie européenne a considérablement ralenti », a-t-il déclaré lors d’un point de presse. « Donc, s’il y avait plus de certitude dans les relations commerciales en Europe, cela serait très utile », a-t-il dit.