Le syndicat Unifor qui représente les quelque 2500 travailleurs de l'usine d'assemblage de General Motors à Oshawa visée par une fermeture en 2019 exhorte le premier ministre Justin Trudeau à s'allier au président Donald Trump pour exercer des pressions sur le constructeur automobile afin qu'il revienne sur sa décision de fermer cette usine.

Au terme d'une rencontre de près d'une heure avec le premier ministre, mardi, le président d'Unifor Jerry Dias a affirmé que toutes les options doivent être envisagées afin d'éviter la fermeture de l'usine d'Oshawa. « Nous sommes à la croisée des chemins. [...] Je refuse de voir cette fermeture comme un fait accompli. L'usine d'Oshawa ne va pas fermer. Nous sommes écoeurés de voir nos jobs être transférés vers le Mexique », a tonné M. Dias au cours d'une conférence de presse.

Empruntant un ton combatif, M. Dias a soutenu que le plan ultime de GM est de transférer toutes ses opérations au Mexique, où les coûts de main-d'oeuvre sont moins élevés qu'au Canada.

Il a affirmé que si le gouvernement canadien laisse GM fermer l'usine d'Oshawa sans lever le petit doigt, le constructeur automobile va éventuellement fermer la dernière usine qu'il détient au Canada, à Ingersoll, en Ontario. Une telle suite d'événements pourrait avoir un effet dévastateur sur l'ensemble de l'industrie automobile, qui constitue le premier exportateur canadien, devant le secteur de l'énergie et celui l'industrie forestière.

Devant les journalistes, M. Dias a même évoqué l'idée que le Canada et les États-Unis s'allient pour imposer des tarifs douaniers contres les véhicules fabriqués par GM au Mexique destinés au marché de l'exportation.

Lundi, le premier ministre Justin Trudeau avait dit regretter la décision du constructeur automobile, qui, en plus de fermer son usine d'Oshawa, compte fermer quatre usines aux États-Unis dans le cadre d'une réorganisation mondiale qui verra la société se concentrer sur les programmes de véhicules électriques et autonomes.

En tout, GM prévoit abolir 14 700 postes en Amérique du Nord. Environ 8100 employés administratifs se verront offrir une indemnité de départ volontaire et d'autres seront remerciés. Environ 6000 travailleurs des chaines de montage seront touchés au Canada et aux États-Unis, mais certains pourraient être transférés vers d'autres usines.

Même s'il s'est engagé à examiner « toutes les options » pour empêcher la fermeture complète d'ici décembre 2019 de l'usine d'assemblage de General Motors à Oshawa, le gouvernement Trudeau semblait aussi du même souffle avouer son impuissance face à cette décision.

Le même sentiment d'impuissance prévalait à Toronto, où le premier ministre de l'Ontario Doug Ford a affirmé lundi avoir demandé aux dirigeants de GM durant un entretien téléphonique si son gouvernement pouvait faire quoi que ce soit pour les convaincre de renverser cette décision. La réponse des dirigeants de GM a été négative.

« Malheureusement, le navire a levé l'ancre et il a quitté le quai », a affirmé Doug Ford, en conférence de presse, constatant avec dépit que la décision de GM est irrévocable.