Plusieurs entreprises canadiennes ont laissé planer le doute sur leur participation cette semaine à une grande conférence sur l'investissement en Arabie saoudite dans la foulée du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Le forum Future Investment Initiative, qui s'est amorcé mardi à Riyad, a fait l'objet de plusieurs annulations remarquées après que la Turquie eut accusé le régime saoudien d'avoir tué M. Khashoggi, journaliste critique du régime, au consulat saoudien d'Istanbul.

La firme québécoise SNC-Lavalin, qui entretient des relations commerciales étroites avec l'Arabie saoudite, a refusé de dire si elle y participerait cette année.

« Nous avons choisi de ne répondre à personne sur cette conférence », a déclaré le porte-parole de SNC-Lavalin, Nicolas Ryan, faisant référence à de nombreuses demandes de journalistes.

Chantal Sorel, vice-présidente directrice du capital de la société, avait été conférencière à l'événement l'année dernière.

Un porte-parole de Canaccord Genuity, dont le président du conseil, David Kassie, figure également sur la liste des conférenciers de 2017, a d'abord indiqué qu'il vérifierait si la société était présente, mais n'a pas répondu aux demandes de renseignements par la suite.

Bombardier, qui possède un bureau et des projets de transport en commun dans le pays, a indiqué qu'elle n'avait jamais eu l'intention de prendre part à la conférence.

D'autres entreprises ou organisations ayant pris part à la conférence de l'année dernière ont affirmé ne pas avoir l'intention d'y participer cette année, notamment l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada et Brookfield Asset Management.

Le gouvernement canadien est absent de la conférence cette année, selon certaines sources. L'année dernière, le ministre des Ressources naturelles de l'époque, Jim Carr, avait assisté au sommet.

Questionné à la sortie du conseil des ministres, le 16 octobre, Jim Carr, actuellement ministre de la Diversification du commerce international, avait dit ignorer si des entreprises canadiennes participeraient au forum saoudien.

Le ministre n'avait pas répondu directement à la question de savoir si les Canadiens se devaient de boycotter l'événement, disant que les conversations se poursuivaient concernant les relations avec l'Arabie saoudite.

Les relations entre le Canada et l'Arabie saoudite sont devenues tendues en août lorsque Riyad a suspendu ses liens diplomatiques avec le Canada et expulsé l'ambassadeur du Canada après que la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, eut critiqué le régime sur Twitter pour l'arrestation de militants des droits de la personne.

L'Arabie saoudite fait face à de fortes pressions internationales alors que la Turquie continue de divulguer les détails de son enquête sur ce qui s'est passé après l'arrivée de M. Khashoggi au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre.

Parmi les personnalités internationales qui se sont retirées de la conférence figurent de hauts dirigeants d'entreprises, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, des ministres européens, la directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, et le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.