Déjà certifiée par Santé Canada pour analyser les composantes du cannabis médical, la société PhytoChemia prévoit investir 1,5 million pour s'emparer du marché de l'analyse chimique quand le cannabis sera légal pour le reste de la population.

« On cherche des investissements pour accroître notre développement et acheter les instruments nécessaires, explique Hubert Marceau, directeur du développement. On veut répondre à la demande lorsque les clients vont vouloir connaître la composition de ce qu'ils consomment. »

Si la plupart des laboratoires du genre se concentrent sur les analyses environnementales et pharmaceutiques, les dirigeants de l'entreprise établie à Jonquière croient que le vent va tourner. « Seuls quatre labos au Québec ont la certification pour analyser le cannabis médical, mais nous sommes les seuls qui font de la publicité à cet effet, souligne Laurie Caron, directrice administrative. Avec la nouvelle loi, on s'attend à ce que plusieurs labos veuillent être certifiés. Mais c'est complexe. Ça peut prendre un an à obtenir. »

Prendre le pas

PhytoChemia souhaite profiter de sa longueur d'avance pour s'imposer au Canada et même à l'étranger. « Plusieurs pays sud-américains et quelques États américains observent ce qui se passe avec la légalisation du cannabis et ils pourraient suivre à leur tour », affirme M. Marceau.

Les visées internationales de la PME concernent également l'analyse des huiles essentielles. « Il y a un mouvement de fond dans le domaine en Europe, en Chine, en Inde et dans les Amériques, dit Alexis St-Gelais, directeur scientifique. On souhaite fréquenter les forums internationaux pour développer de nouveaux marchés. »

Lancée en 2013, l'entreprise est déjà un gage de qualité du côté des huiles essentielles.

« On ne fait plus de publicité depuis 18 mois à ce sujet. Notre nom est très connu, et les clients l'utilisent pour ajouter de la valeur à leurs produits.», dit Hubert Marceau, directeur du développement chez PhytoChemia.

Après s'être connus durant leurs études au baccalauréat en chimie des produits naturels à l'UQAC, les trois dirigeants se sont attaqués à la fraude dans le domaine des herbes séchées, des cosmétiques, des extraits de plantes, des huiles essentielles et de certains produits alimentaires. « Par exemple, plusieurs produits d'herbes séchées sont dilués avec du gazon et il y a peu d'encadrement légal à ce sujet au Canada, indique M. St-Gelais. On est aussi très actifs dans le domaine de la parfumerie et de l'aromathérapie, où les consommateurs veulent les produits les plus purs possible. »

Malgré leur expertise, les entrepreneurs ont été surpris par leur succès. « Quand on a commencé, on a réalisé à quel point on répondait à un besoin, relate M. Marceau. Spécialement aux États-Unis, où on réalise 80 % de notre chiffre d'affaires. »

Également active en Afrique, en Amérique du Sud et en Europe, PhytoChemia ne cesse de croître. La preuve : l'entreprise cherche un local d'au moins 5000 pi2 pour remplacer son espace de 800 pi2.

Photo fournie par PhytoChemia

De gauche à droite : Alexis St-Gelais, directeur scientifique, Laurie Caron, directrice administrative, et Hubert Marceau, directeur du développement chez PhytoChemia

PHYTOCHEMIA EN BREF

Mission : standardisation et contrôle de la qualité chimique de produits naturels médicinaux, cosmétiques ou alimentaires

Siège social : Saguenay (secteur Jonquière)

L'avantage : PhytoChemia a été certifiée en 2014 par Santé Canada pour effectuer le contrôle de la qualité du cannabis médical ainsi que du chanvre industriel pour des producteurs certifiés.