Le ministre canadien des Finances, Bill Morneau, a l'intention de profiter de la rencontre ministérielle des pays du G20, cette semaine à Washington, pour rappeler que tout décret «Buy American/Hire American» du président Donald Trump irait à l'encontre des intérêts commerciaux du Canada.

Selon de hauts fonctionnaires canadiens, qui ont rencontré la presse mardi, le décret présidentiel «Achetez américain, embauchez américain», qui devait être signé plus tard mardi, serait contraire aux provisions de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) qui protègent actuellement le Canada contre ce type de mesures protectionnistes.

M. Morneau et son homologue américain, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, auront des discussions jeudi et vendredi avec les autres ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20, mais aussi avec les dirigeants de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

Selon des responsables à la Maison-Blanche, le décret présidentiel devrait prévoir notamment l'élimination des exemptions qui permettent à des entreprises étrangères de participer à des appels d'offres aux États-Unis. Or, en vertu de l'ALÉNA, le Canada peut actuellement participer à ces appels d'offres. On explique à Washington que l'administration Trump souhaite protéger la sidérurgie américaine.

Or, l'acier devrait jouer un rôle majeur dans tout projet canado-américain d'infrastructure. Lors de leur rencontre au sommet à la Maison-Blanche, en février, le président Trump et le premier ministre Justin Trudeau avaient promis de collaborer étroitement dans ce dossier.

M. Trump devait signer plus tard mardi le décret «Achetez américain, embauchez américain» lors de sa visite dans une usine du Wisconsin.