La multinationale Siemens investira près de 133 millions dans son usine de Dorval, qui lui servira également de rampe de lancement en Amérique du Nord pour le déploiement d'une plateforme visant à aider les entreprises à mieux intégrer les nouvelles technologies afin d'accroître leur productivité.

L'annonce a été effectuée vendredi, au Forum économique mondial de Davos, dans le cadre de la mission économique qu'effectue le premier ministre Philippe Couillard dans les alpes suisses. Québec octroie en échange un prêt de 20 millions.

Par l'entremise de sa filiale canadienne, le géant allemand investira 110,6 millions à Dorval, où travaillent 400 personnes, afin d'y réaliser de la recherche et du développement pour la conception ainsi que l'amélioration de turbines aérodérivées, utilisées notamment pour la production d'électricité.

«Nous avons de très bons chefs dans la cuisine et nous devons dénicher plus de clients», a répondu le chef de la direction de Siemens, Joe Kaeser, pour expliquer que ces investissements se traduiraient par quelques embauches.

Les installations de Dorval sont déjà spécialisées dans la conception et la fabrication de turbines à gaz, de transformateurs électriques et d'équipements d'imagerie médicale.

M. Kaeser a expliqué que Siemens ne voulait pas simplement moderniser l'usine, mais s'assurer de la préparer pour la «prochaine révolution» afin qu'elle demeure concurrentielle.

MM. Couillard et Kaeser s'étaient déjà rencontrés pour discuter d'éventuels investissements dans le cadre d'une visite effectuée à Munich, en Allemagne, en juillet dernier.

Par ailleurs, Siemens déploiera 22 millions dans le cadre de son initiative collaborative inspirée du modèle allemand dual, qui, en plus de la formation dans les établissements d'enseignement, inclut une large proportion en milieu de travail.

Siemens, qui estime être un chef de file dans l'intégration des technologies de pointe en milieu industriel, propose aux intéressés de venir observer gratuitement son modèle, a expliqué M. Kaeser, pour ensuite l'implanter au sein de leurs organisations.

«Nos clients, nos partenaires et nos universités peuvent venir voir et prendre le temps d'apprendre», a-t-il dit.

À terme, le gouvernement Couillard souhaite que cette initiative puisse accélérer le virage technologique des entreprises québécoises en plus d'améliorer la formation de la main-d'oeuvre, avec la participation des établissements d'enseignement comme les cégeps et les universités.

«Nous voulons mettre l'accent sur la formation en milieu de travail, a dit le président-directeur général d'Investissement Québec, Pierre Gabriel Côté. Nous voulons appliquer le modèle dual au Québec.»

Il faudra toutefois attendre pour savoir précisément comment les établissements d'enseignement seront mis à contribution dans le cadre de cette initiative.

Le dossier sera discuté dans le cadre du Rendez-vous national sur la main-d'oeuvre qui doit se tenir le mois prochain.

En plus de Dorval, Siemens exploite deux usines à Drummondville et Trois-Rivières, où travaillent quelque 1100 personnes.