L'emploi dans le secteur canadien du commerce de détail atteindra cette année son plus bas niveau en 12 ans, les entreprises ayant adopté des technologies et réduit leurs coûts pour s'ajuster à la faible croissance des dépenses de consommation, révèle un rapport publié mardi.

Le Conference Board du Canada précise que le nombre total d'emplois dans les épiceries, les magasins de vêtements, les magasins à rayons, les quincailleries et les magasins de meubles et d'électroménagers atteindra un creux de 1,26 million en 2016. Cela représente une baisse de 2,6 % par rapport à l'an dernier, et il s'agit en outre de son plus faible niveau depuis 2004.

Ce recul est attribuable à la croissance des activités de vente en ligne et aux caisses en libre-service, qui ont permis aux détaillants de réduire leurs coûts, explique le groupe de recherche.

Ces changements réduisent le besoin d'avoir autant d'employés pour traiter les paiements des consommateurs, installer les présentoirs et gérer les étalages de produits, a expliqué Michael Burt, responsable des tendances économiques industrielles au Conference Board.

Le groupe de recherche estime que la confiance fragile des consommateurs, ajoutée à l'endettement record des ménages, continuera d'avoir des impacts sur les budgets des ménages et sur les dépenses au cours des prochaines années.

«Nous nous attendons à une très faible croissance des dépenses des consommateurs dans les quelques prochaines années, alors il n'y aura pas grand-chose pour convaincre les détaillants d'augmenter leurs embauches dans cet environnement», a affirmé M. Burt lors d'un entretien.

Une hausse graduelle au cours des prochaines années devrait permettre de ramener l'emploi au niveau de 2013 d'ici 2021, selon le rapport.

Par ailleurs, la croissance de plus de 10 % que connaît le commerce électronique est prometteuse pour les détaillants, puisqu'elle leur permet de livrer une concurrence à plus faible coût, précise le rapport.

Pendant les neuf premiers mois de 2016, les Canadiens ont dépensé un total de 8,1 milliards $ en ligne, ce qui représente entre 1,9 et 2,3 % des ventes au détail totales, selon Statistique Canada.

Mais malgré l'avalanche d'offres spéciales des détaillants canadiens en prévision du vendredi fou, M. Burt s'attend à une difficile saison de magasinage de fin d'année.

«Nous n'avons pas vraiment vu de croissance dans les ventes au détail ces derniers mois. La baisse de la confiance des consommateurs et les problèmes d'endettement se traduiront probablement par un Noël assez maigre pour les détaillants.»