L'essor de Montréal comme plaque tournante mondiale des fintechs, ou entreprises de technologie financière, sera appuyé dans les prochains mois par de nouvelles initiatives. Finance Montréal, l'organisme chargé de promouvoir le développement du secteur financier, est sur le point d'annoncer la création officielle d'un hub fintech à Montréal.

« C'est le projet le plus ambitieux que nous ayons, et une annonce concrète sera faite d'ici Noël », a dit hier Mario Albert, directeur général de Finance Montréal, au cours d'une entrevue accordée à La Presse en marge de la conférence FinTech 2016, qui se déroulait cette semaine au Palais des congrès de Montréal.

« Une telle structure permettra de rassembler tous les acteurs clés de la fintech, les institutions financières, les firmes de capital-risque, les régulateurs, les universités, etc. » - Mario Albert, directeur général de Finance Montréal

Il ne faut pas penser à un lieu physique, mais plutôt à la création d'un organisme sans but lucratif et à des mesures précises. Des mesures qui aideraient les entreprises à se faire connaître en payant, par exemple, leur participation à des salons à l'étranger, ou visant à leur offrir des séances de coaching pour les aider à se préparer à certains événements.

PARTICIPATION EN HAUSSE

La participation à la quatrième édition de la conférence FinTech de Montréal a attiré plus de 1200 participants aux différentes activités qui se sont déroulées durant les deux derniers jours (ateliers, concours de start-up, conférence de Steve Forbes, etc.). C'est plus que le double des participants attirés l'an passé. Les organisateurs travaillent déjà sur l'édition 2017, et un concours international d'idées pourrait s'ajouter au programme l'an prochain. « Ça pourrait prendre la forme d'un concept collaboratif. Une institution financière pourrait, par exemple, présenter un problème en cybersécurité et des gens viendraient offrir des idées », a précisé Mario Albert.

APPEL AUX FEMMES

Prenant la parole à titre de commanditaire de la conférence FinTech 2016, le PDG de la Société Générale Canada, Pierre Matuszewski, a lancé un défi aux organisateurs de la prochaine édition. « Il faut plus de femmes dans ce forum. Comme participantes et comme commanditaires. » « C'est une réalité à laquelle nous sommes confrontés », a commenté Mario Albert. « C'est symptomatique de ce qu'on voit dans les classes de finance à l'université. Il faut sensibiliser les femmes à ces professions-là. Il faut plus de femmes à la haute direction des entreprises », a dit celui qui aimerait certainement voir davantage de femmes parmi les panélistes à la conférence. Il n'y avait par ailleurs aucune femme candidate au concours des start-up.

CONSEILLERS ROBOTS

La technologie de placement robotisé a aussi fait l'objet d'échanges, hier. L'ancien PDG du Groupe TMX, Richard Nesbitt, a poussé le concept un pas plus loin en soulignant au cours d'un atelier qu'un jour, on retrouvera des conseillers-robots à des conseils d'administration. « On aura un certain nombre de femmes, un certain nombre d'hommes, ainsi que des conseillers-robots. Ils suivent les règles et prennent des décisions rapides. Vous n'avez pas à leur payer un repas. Ils se présentent à l'heure et ne quittent pas le bureau avant l'heure. La technologie change tout, et la vitesse à laquelle les changements se produisent augmente. »

LE BLOCKCHAIN, SUJET DE DISCUSSIONS

Le premier vice-président technologies de l'information à la Banque Nationale, Dominique Fagnoule, a souligné hier que la technologie blockchain permettra un jour de réduire significativement le coût des paiements internationaux. « Mais il est clair aussi que ça va se faire à travers un contexte régulé par des acteurs qui ont la confiance de la population », a-t-il précisé. Son vis-à-vis à la Caisse de dépôt et placement du Québec, Pierre Miron, a de son côté indiqué que d'ici quelques années, nous pourrions assister à une transformation importante de l'intermédiation des services financiers. « Dans le contexte d'investissement dans lequel nous oeuvrons, nous pouvons nous imaginer qu'une technologie de type blockchain pourrait très bien s'appliquer. Qu'on pense, à titre d'exemple, aux chambres de compensation, voire le travail de nos fiduciaires. »