Le bouquet de télévision Sky a nommé comme président James Murdoch, fils du magnat des médias Rupert Murdoch, quatre ans après sa démission de ce poste en plein scandale des écoutes, un retour qui alimente les spéculations sur les intentions du clan.

« Le conseil d'administration a nommé James Murdoch pour succéder à Nicholas Ferguson comme président », a annoncé le groupe britannique.

Jeremy Darroch, le directeur général de l'entreprise, a souligné « la profonde connaissance que possède James des médias internationaux et sa passion à soutenir le succès de Sky ».

James Murdoch, aujourd'hui âgé de 43 ans, avait déjà été directeur général (2003-2007) et président (2007-2012) de Sky, mais avait dû démissionner de cette dernière fonction en 2012 en plein scandale des écoutes téléphoniques au sein du News of the World, tabloïd de la galaxie Murdoch qui a ensuite été fermé.

Dans ce contexte, la famille Murdoch avait dû renoncer à prendre le plein contrôle de Sky, alors baptisé BSkyB, dont elle possède une part minoritaire de 39 %.

James Murdoch est actuellement directeur général de 21st Century Fox, le joyau de l'empire médiatique Murdoch qui détient notamment cette participation dans Sky, mais aussi de nombreux autres actifs audiovisuels aux États-Unis. La nomination de James Murdoch à ce poste l'an dernier a consolidé son statut d'héritier de l'empire de son père, présent dans les journaux, la télévision et le cinéma.

Son retour à la tête de Sky devrait aussi « raviver les spéculations sur les projets de 21 st Century Fox pour sa part de 39 % », estime Roddy Davidson, analyste chez Shore Capital.

La famille Murdoch songe à s'offrir Sky 

En d'autres termes, la famille Murdoch pourrait songer de nouveau à prendre le contrôle total de Sky après l'échec de ce projet il y a quelques années. La part qu'elle ne détient pas encore dans l'entreprise vaut près de 11 milliards de livres (14,4 milliards d'euros) au cours de l'action Sky actuellement.

« Nous avons dit clairement qu'à long terme, posséder 40 % d'actifs non consolidés n'est pas un objectif qui nous semble naturel », confiait James au Hollywood Reporter en octobre dernier.

Sky s'est déjà consolidé l'an dernier avec l'achat et l'intégration dans son giron de Sky Italia et Sky Deutschland et compte aujourd'hui au total 21 millions de clients à travers l'Europe. « Cette intégration se passe vraiment bien. L'entreprise évolue à un rythme très rapide et a énormément gagné en valeur », estimait alors James Murdoch.

Sky est ainsi présent dans cinq pays où il offre des services de télévision payante et de connexion internet: le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie.

Le groupe fait face à une concurrence acharnée, avec par exemple BT (l'ancien British Telecom) qui a musclé son offre dans la diffusion de matchs de soccer ou la montée en puissance de nouveaux acteurs comme le géant de la vidéo en ligne Netflix.

Mais Sky résiste bien et continue de séduire de nouveaux clients pour ses services payants.

Le groupe a ainsi dévoilé vendredi ses résultats, qui témoignent de l'arrivée de 337 000 nouveaux clients sur les trois derniers mois de l'an dernier, avec notamment la plus forte croissance enregistrée depuis dix ans au Royaume-Uni et en Irlande.

Son chiffre d'affaires a progressé de 5 % à 5,7 milliards de livres au premier semestre de l'exercice 2015/16, pour un bénéfice opérationnel ajusté en hausse de 12 % à 747 millions de livres.

Des annonces qui plaisaient aux investisseurs: l'action Sky prenait 2,11 % à 1063 pence vendredi à la Bourse de Londres vers 6 h.