L'ex-«reine des tabloïds» Rebekah Brooks, acquittée lors du procès sur les écoutes téléphoniques illégales conduites par le News of the World au Royaume-Uni, revient à la tête de la division britannique de News Corp, a annoncé mercredi le groupe du magnat Ruppert Murdoch.

«Rebekah va mener l'équipe talentueuse de News UK vers l'âge numérique, en maximisant l'influence et l'audience de nos journaux qui demeurent les plus informatifs et rencontrent le plus de succès en Grande-Bretagne et au-delà», a expliqué News Corp dans un communiqué.

Mme Brooks avait démissionné en 2011 de son poste de directrice de News International, le nom d'alors de la division britannique du groupe de presse Murdoch, aujourd'hui appelée News UK. Elle était alors l'une des principales accusées dans le retentissant procès sur les écoutes illégales menées par des tabloïds en quête de scoops, qui avait conduit à la fermeture en 2011 du News of the World, partie de la galaxie Murdoch.

Au Royaume-Uni, le groupe du magnat des médias possède encore notamment le tabloïd à grand tirage The Sun, mais aussi le quotidien conservateur The Times.

Mme Brooks retrouve donc les fonctions qu'elle avait occupées de 2009 à 2011, avec en plus la responsabilité des acquisitions et du développement de News UK dans le domaine numérique.

Ancienne rédactrice en chef du News of the World (de 2000 à 2003) puis du Sun (de 2003 à 2009), cette rousse flamboyante avait finalement été acquittée à l'issue des huit mois du procès au Royaume-Uni.

Son ex-amant, Andy Coulson, également ancien rédacteur en chef du News of the World, a été reconnu pour sa part coupable des écoutes illégales entre 2000 et 2006 et condamné à 18 mois de prison ferme en juillet 2014.

Mme Brooks remplace à la direction générale de News UK Mike Darcey, qui exerçait ces fonctions depuis trois ans, et ce dès lundi prochain.

Hacked Off, un groupe de soutien aux victimes des excès de la presse, qui compte notamment dans ses rangs l'acteur Hugh Grant, avait ces derniers jours dénoncé le possible retour de Mme Brooks, évoqué dans un premier temps par le Financial Times.

«C'est une erreur de jugement majeure sur les sentiments du public, commise par une entreprise qui est toujours éthiquement hors de contrôle», avait souligné le directeur de Hacked Off, Evan Harris.

Cette annonce intervient peu après que le parquet britannique a indiqué envisager des poursuites pour écoutes illégales à l'encontre de News UK.

«Nous avons reçu un dossier complet de preuves pour envisager des poursuites contre l'entreprise concernant sa responsabilité dans le cadre de l'enquête sur les écoutes illégales baptisée Opération Weeting», a indiqué la police qui a transmis ce dossier, qu'elle a reçu «le mois dernier», au parquet.