L'Imprimerie Mirabel, une propriété de Québecor (T.QBR.B) où sont imprimés Le Journal de Montréal et Le Devoir, vient de décréter un lock-out qui touchera dès aujourd'hui une centaine d'employés du groupe des presses.

L'entreprise et ses syndiqués ont frappé un noeud en vue du renouvellement des conventions collectives. Imprimerie Mirabel demandait depuis plusieurs mois aux représentants du syndicat de signer un « protocole en cas d'échec des négociations permettant de recourir à l'intervention d'un arbitre de différend dans le but d'éviter un conflit », un document qui n'aurait jamais été signé.

« Nous étions déterminés à conclure une entente dans les meilleurs délais et sans conflit de travail, a déclaré Richard Tremblay, vice-président des opérations industrielles d'Imprimerie Mirabel, dans un communiqué. Nous ne comprenons pas le refus du syndicat, surtout dans un contexte où ni les conditions de travail ni l'entente sur la sécurité d'emploi ne sont remises en cause dans la présente négociation. »

Véronique Mercier, une porte-parole de Québecor Groupe Média, souligne qu'un « plan de contigence » a été mis en place afin d'assurer la continuité des activités pendant le lock-out. Le Journal de Montréal, Le Devoir et le 24h continueront donc d'être imprimés.

Syndicat déçu

Denis Fournier, permanent syndical de la Section locale 555M des Teamsters, s'est dit déçu du lock-out imposé par la direction de l'imprimerie.

« Nous sentons que le niveau de motivation des dirigeants de l'imprimerie n'est pas très élevé, a-t-il déclaré dans un communiqué. Nous sommes disposés à faire des compromis sur le plancher d'emplois et sur d'éventuelles indemnités de départ, mais nos interlocuteurs ne bougent pas. »

Le syndicat souligne qu'une quinzaine de travailleurs ont déjà été mis à pied au début de l'année, et 35 autres plus récemment. Il ne restait plus que 44 employés actifs dans les presses de Mirabel au moment où le lock-out a été décrété, mardi.

Rumeurs de vente 

Le syndicat des Teamsters souligne que des « rumeurs de vente » courent au sujet de l'imprimerie de Mirabel.

« Des contrats commerciaux ont récemment été cédés à des compétiteurs, ne laissant aux pressiers que le Journal de Montréal, le Devoir et le journal 24 heures à imprimer, a-t-on indiqué. Les travailleurs de l'usine craignent également que des employés embauchés par la compagnie au mois de mars dernier puissent être utilisés comme briseurs de grève. »

Des allégations rejetées du revers de la main par Québecor. « C'est carrément faux, a indiqué la porte-parole Véronique Mercier. La preuve est que nous sommes en négociations pour renouveler la convention. »

Le lock-out touche les pressiers, électriciens, mécaniciens et manutentionnaires de l'usine.

La direction de l'imprimerie précise par ailleurs que le Syndicat des Teamsters - Local 555-M a acquis le droit de grève.

« Vu l'échec des négociations et considérant l'historique de l'imprimerie, nous avons la responsabilité de protéger les actifs de l'entreprise et d'assurer la continuité des opérations, a précisé Richard Tremblay. Dans ce contexte, nous sommes malheureusement forcés de décréter un lock-out du groupe des presses. Cela n'est certainement pas ce que nous souhaitions. »

La direction de l'imprimerie entend demander l'intervention « diligente » d'un arbitre en vue de dénouer ce conflit.