La concurrence dans le secteur du sans-fil incitera les autorités à modifier la réglementation et se traduira par une baisse du prix des forfaits pour les consommateurs, estime un des hauts dirigeants de la multinationale Tata Communications.

Selon son président-directeur général, section croissance-capital-risque, Rangu Salgame, cette situation est inévitable puisqu'il s'agit d'une tendance mondiale.

«Je ne connais pas tous les détails au Canada, mais le reste du monde s'en va dans une direction où il est impossible de ne pas offrir des prix plus bas aux consommateurs», a-t-il dit, jeudi, au cours d'un entretien, en marge d'une allocution présentée dans le cadre de la conférence C2MTL.

Tata Communications - un grossiste pour la voix dans le secteur des télécommunications - compte plus de 8000 employés répartis dans 38 pays. La société est une filiale du géant indien Tata, fondé en 1868, dont le chiffre d'affaires est de plus de 103 milliards $.

Même s'il reconnaît ne pas être au courant de tous les enjeux entourant le secteur canadien du sans-fil, M. Salgame estime que les frais d'itinérance sont élevés au pays. «J'utilise le Wi-Fi lorsque je viens au Canada», a-t-il lancé à la blague.

Les frais d'itinérance sont facturés à une entreprise ayant recours au réseau d'une autre compagnie afin d'offrir du service sans fil dans des zones qui ne sont pas couvertes par son spectre de fréquences.

En raison de l'utilisation grandissante des téléphones intelligents, il croit que les autorités réglementaires vont davantage tenir compte de l'importance pour les consommateurs d'avoir accès à des forfaits abordables, surtout en ce qui a trait à la consommation de données.

«La question importante, ce n'est pas de savoir s'il y a deux ou 10 joueurs, a analysé M. Salgame. La question est de s'assurer qu'il y ait un choix suffisant ainsi qu'un bon rapport qualité/prix pour le consommateur.»

Au Canada, Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]], Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]] et Telus [[|ticker sym='T.T'|]] contrôlent près de 90% du secteur canadien des services sans fil.

Québecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]], qui évalue la possibilité d'une expansion pancanadienne par le biais de sa filiale Vidéotron, exhorte depuis plus d'un an le gouvernement fédéral à modifier son cadre réglementaire, notamment en ce qui a trait aux frais d'itinérance ainsi qu'à l'acquisition de spectre.

Plus tôt ce mois-ci, le conglomérat québécois avait qualifié de «pas dans la bonne direction» la décision d'Ottawa de réglementer les tarifs d'itinérance de gros au pays.

Montréal, ville névralgique

M. Salgame a également eu de bons mots pour le bureau montréalais de Tata Communications, où travaillent maintenant près de 300 personnes, et qui portait le nom de Téléglobe avant son acquisition en 2005.

Sans dévoiler de cible d'embauche, il a expliqué que de plus en plus de responsabilités étaient confiées aux travailleurs établis dans la métropole, notamment dans les secteurs de l'ingénierie, de la recherche et des produits.

«Jusqu'à tout récemment, ils effectuaient des tâches de moins grande ampleur, a dit M. Salgame. Au cours des six derniers mois, ça a changé. Ils gèrent plus d'employés à travers notre réseau mondial. Montréal est en train de devenir essentiel pour Tata Communications.»

À l'instar des dirigeants d'entreprises du secteur des jeux vidéo et de la production multimédia, le haut dirigeant de Tata Communications a vanté les atouts du Québec en ce qui a trait à la formation des travailleurs.

«Il y a beaucoup d'universitaires ainsi qu'une culture de créativité, a affirmé M. Salgame. Nous le voyons avec cette conférence (C2MTL).»

C2MTL a également donné lieu à une courte rencontre mercredi entre M. Salgame et le maire de Montréal, Denis Coderre, puisque ces derniers se sont croisés à l'événement.