Le pionnier japonais des écrans à cristaux liquides, Sharp, va renoncer à ramener son capital au niveau de celui d'une PME, mais va quand même le réduire drastiquement, selon la presse japonaise mercredi.

Le week-end, les médias avaient indiqué que le groupe s'apprêtait à faire fondre de 99% son capital de 120 milliards de yens (890 millions d'euros) à 100 millions de yens (740.000 euros), à la suite de plusieurs années noires, afin de bénéficier du régime fiscal plus avantageux des petites sociétés.

Ces rumeurs, conjuguées à une quasi-confirmation du groupe qu'une telle option était à l'étude, a effrayé les investisseurs à la Bourse lundi. Le titre avait dévissé de 26% en une séance.

Mais des voix se sont élevées, dont celle du ministre de l'Industrie, pour juger le procédé déraisonnable. Sharp totalise en effet chaque année un chiffre d'affaires équivalent à plus de 20 milliards d'euros, très au-delà de celui d'une PME.

Selon le quotidien économique Nikkei, généralement bien informé, Sharp va néanmoins imputer une partie des pertes accumulées depuis plusieurs années sur son capital qui va être réduit à 500 millions de yens, ce qui ne ramènera pas l'entreprise au statut d'une PME.

Par ailleurs, toujours selon la presse, Sharp va placer ses différentes activités - notamment celle des écrans à cristaux liquides (qui pèse environ un tiers de son chiffre d'affaires) - dans des sociétés séparées, afin d'en faciliter la gestion ainsi que des partenariats avec prise de participation.

Sharp doit annoncer jeudi ses résultats pour 2014/2015 ainsi qu'un plan de développement à moyen terme qui devrait intégrer ces différentes dispositions.

Le groupe traverse depuis des années une crise qui a épuisé plusieurs patrons après des réorganisations ou cessions d'activités qui n'ont pas suffi à remettre l'entreprise d'aplomb.

La firme est plus particulièrement fragilisée par la concurrence sur le segment des écrans de téléphones intelligents et tablettes, son domaine d'excellence. D'autres acteurs de poids, dont des groupes asiatiques et son compatriote Japan Display, lui mènent la vie dure avec d'incessantes diminutions de prix.