La justice américaine a annoncé jeudi avoir lancé des poursuites contre la société américaine de messagerie FedEx qu'elle accuse d'avoir facilité des livraisons de drogue et de médicaments vendus illégalement par des pharmacies en ligne.

Un tribunal de San Francisco a inculpé FedEx d'entente illégale pour faciliter les activités de pharmacies non autorisées, a indiqué le département de la Justice dans un communiqué, précisant que les faits se sont produits entre 2000 et 2010.

FedEx avait été prévenu par les autorités américaines des activités illégales de certaines pharmacies en ligne ne disposant pas des autorisations nécessaires pour commercialiser leurs produits aux États-Unis, ajoute le ministère.

«Dès 2004, FedEx savait qu'il livrait des drogues à des dealers et des toxicomanes», insiste le communiqué.

Des employés de FedEx du Kentucky, du Tennessee et de Virginie avaient prévenu que l'adresse de livraison était en fait un stationnement, une école ou une maison abandonnée, et que des dizaines de personnes les attendaient et se faisaient remettre des cartons de médicaments sous la menace avant même que le livreur ait atteint l'adresse indiquée, précise le document.

Au lieu d'arrêter de mettre un terme à ces activités, FedEx a «adopté une procédure selon laquelle les cartons de médicaments en provenance de sociétés problématiques étaient stockés dans des points de distribution spécifiques et non livrés à l'adresse indiquée».

FedEx risque au maximum une amende représentant deux fois les gains que le ministère juge mal acquis, évalués à 820 millions de dollars, mais le montant pourrait être moins élevé, précise le communiqué.

L'enquête des autorités, qui a duré 9 ans, faisait partie d'une vaste campagne des autorités pour mettre fin à des ventes illégales sur internet de médicaments antidouleur, normalement disponibles uniquement sur ordonnance.

Le géant de l'internet Google avait déjà, dans ce cadre, consenti l'année précédente à verser 500 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites, parce qu'il avait diffusé des publicités de pharmacies en ligne basées au Canada, qui proposaient d'expédier illégalement des médicaments aux États-Unis.