Les perspectives d'emploi des jeunes et travailleurs peu qualifiés se sont fortement dégradées dans les pays de l'OCDE du fait de la crise économique, observe l'OCDE dans un rapport publié mardi.

Ce rapport sur l'impact social de la crise économique chiffre à 48 millions le nombre de chômeurs dans les 34 pays de l'OCDE, une hausse de 15 millions depuis le début de la crise en 2007.

«Les perspectives d'emploi se sont surtout dégradées pour les jeunes et les travailleurs peu qualifiés, les femmes et les seniors ayant été cette fois moins touchés», a souligné Monika Queisser, chef des affaires sociales de l'OCDE, en présentant le rapport à la presse.

En France, «une très grande partie des dépenses sociales sont toujours consacrées aux personnes âgées» alors que la part des dépenses publiques allant aux personnes d'âge actif et à leurs familles est inférieure à la moyenne de l'OCDE (12% contre 14%), souligne le rapport.

«Les pouvoirs publics étant déterminés à poursuivre le rétablissement des comptes publics, un arbitrage entre le maintien de systèmes généreux de retraite et la mise en place de mesures efficaces d'aide aux personnes les plus touchées par les difficultés du marché du travail s'impose avec d'autant plus d'urgence» dans ce pays, ajoute l'OCDE.

Les femmes françaises passent en moyenne 27,4 années à la retraite (22,6 ans pour les hommes), plus que dans tout autre pays de l'OCDE et comparé à une moyenne OCDE de 22,5 ans (18,1 pour les hommes). À 22%, le taux d'emploi des 60-64 ans est en hausse par rapport aux 16% de 2007, mais ne représente que la moitié de la moyenne de l'OCDE.

À 5,4%, le taux de pauvreté des personnes âgées est resté largement inférieur à la moyenne de l'OCDE (12,8%), «une des grandes réussites de la politique sociale en France». Mais la pauvreté chez les enfants (11% en 2010) et les jeunes de 18-25 ans (11,8%) a continué de progresser depuis le début de la crise et affiche par rapport aux personnes âgées l'un des plus grands écarts dans la zone de l'OCDE.