Le service américain de vidéos en ligne Netflix a annoncé mardi vouloir réunir 400 millions de dollars pour accélérer son expansion en Europe.

Cette opération intervient alors que son arrivée potentielle en France a causé beaucoup de remous ces derniers mois.

La collecte de fonds va se faire via un rééchelonnement de sa dette mature à échéance 2024 auprès d'investisseurs institutionnels et basés hors des États-Unis, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le produit de cette opération est destiné à financer des besoins généraux, des investissements et d'éventuelles acquisitions, précise Netflix.

Le groupe ne précise pas dans son communiqué à quelle activité en particulier il va consacrer ces investissements mais dans son rapport annuel 2013 publié lundi, Netflix rappelait son intention de procéder à une «expansion importante en Europe plus tard cette année» et précisait avoir l'intention d'y consacrer une partie des 400 millions de dollars qu'il comptait lever.

Le groupe veut lancer ses services dans de nouveaux pays européens et produire de nouvelles séries originales comme le très remarqué «House of Cards», dont la deuxième saison est attendue courant février. Mais il n'a toujours pas donné de nom de pays dans lesquels il souhaite s'implanter.

Déjà présent en Scandinavie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, des représentants du site de visionnage de vidéos en flux sans téléchargement (streaming) ont rencontré plusieurs fois récemment les autorités françaises, qui martèlent toutefois qu'ils doivent se plier aux régulations locales s'ils veulent s'installer en France.

Un des points épineux est la question de la participation de Netflix au financement de la création audiovisuelle en France, à laquelle contribuent par exemple aujourd'hui les groupes de télévision.

Malgré cet écueil, la Société française des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) a indiqué que le mois de septembre était une date d'implantation «possible et crédible» du service en France.

En attendant, un haut responsable de la première chaîne de télévision française, TF1, a appelé à la création d'un «Hulu à la française», une sorte d'alliance des chaînes locales pour contrer le groupe américain.

Outre la France, Netflix s'intéresserait aussi, selon la presse, à un autre très gros marché européen, l'Allemagne.

Fin décembre, plus d'un Américain sur dix, soit 35,67 millions, était abonné à Netflix. À l'international, le groupe comptait 10,93 millions de membres. Il compte y monter en puissance et mise sur 1,6 million d'abonnés supplémentaires d'ici fin mars.

Netflix continue de gagner du terrain au Canada

Netflix continue de gagner du terrain au Canada, le service de vidéo sur Internet étant maintenant utilisé dans des millions de résidences, laissent entendre deux rapports de recherche.

Vingt-neuf pour cent des répondants à un sondage téléphonique mené à la demande de Media Technology Monitor (MTM) auprès de 4009 Canadiens anglophones, entre le 7 octobre et le 1er décembre, ont dit être abonnés à Netflix.

Il s'agit d'un pourcentage en hausse de près de 40% par rapport aux résultats enregistrés par MTM en 2012.

En fonction des résultats de son plus récent sondage, MTM estime à 5,8 millions le nombre des Canadiens qui utilisent Netflix afin de visionner des films et des séries télévisées en flux continu.

Solutions Research Group Consultants estime par ailleurs que Netflix est utilisé dans trois millions de résidences au Canada, selon un sondage mené en ligne lors du mois de novembre.

Parmi les abonnés à Netflix sondés, près de neuf sur 10 ont affirmé que les frais d'abonnement de 8 $ par mois constituaient une «excellente» ou «bonne» valeur. En moyenne, ils ont dit visionner le contenu de Netflix pendant une heure et demie par jour.

Netflix, disponible au Canada depuis septembre 2010, a cessé de rendre public le nombre de ses abonnés au Canada.

Tout juste avant le premier anniversaire de son arrivée au Canada, premier marché du service à l'extérieur des États-Unis, Netflix avait indiqué compter un million d'abonnés au pays.

Les résultats du sondage de MTM présentent une marge d'erreur de plus ou moins 1,5 point de pourcentage, 19 fois sur 20.

L'Association de la recherche et de l'intelligence marketing (ARIM), association sans but lucratif qui représente tous les aspects de l'industrie du sondage, estime que les enquêtes en ligne - comme celle de Solutions Research Group Consultants - ne peuvent pas présenter une marge d'erreur définitive en raison de leur méthode d'échantillonnage non aléatoire.

- Michael Oliveira, LA PRESSE CANADIENNE