L'éditeur Torstar (T.TS.B), propriétaire du quotidien Toronto Star, a éprouvé des difficultés à convaincre ses annonceurs d'acheter de l'espace dans son principal journal, même lorsque le scandale au sujet du maire torontois Rob Ford prenait de l'ampleur cet été.

Le groupe de médias, qui détient aussi les romans Harlequin et d'autres journaux communautaires à travers le Canada, a indiqué avoir perdu 70,8 millions de dollars au troisième trimestre, en partie à cause d'une glissade de 16,6% de ses revenus publicitaires au Toronto Star.

La perte comprend une dépréciation de 85,4 millions de dollars liée au déclin de la valeur de ses actifs.

Torstar s'attend à ce que les annonceurs restent capricieux pendant qu'ils sont à la recherche d'alternatives à l'achat de publicités dans les journaux. La société a remarqué un déclin dans les achats de publicités sur ses plateformes nationales, en particulier du côté des secteurs de l'automobile, de l'immobilier et des détaillants.

«Le segment des médias continue de faire face à certains défis en raison des changements dans les dépenses des annonceurs et de l'incertitude économique», a observé le directeur financier de Torstar, Lorenzo DeMarchi, lors d'une conférence téléphonique.

«Pour le restant de l'année, nous nous attendons à ce que les revenus publicitaires pour les médias imprimés continuent d'être soumis à une pression, mais nous nous attendons à ce que la  croissance des revenus de distribution se poursuive.»

En conséquence, Torstar a affiché une perte d'ensemble de 89 cents par action pour le troisième trimestre clos le 30 septembre, comparativement à un bénéfice de 11,1 millions de dollars, ou 14 cents par action, pour le même trimestre l'an dernier.

Sur une base ajustée, Torstar a engrangé un bénéfice de 21 cents par action, ce qui s'est avéré conforme aux attentes des analystes, d'après les données recueillies par Thomson Reuters. C'est un cent de plus qu'il y a un an, en excluant les dépréciations d'actifs, les coûts de restructuration et d'autres éléments.

L'action de Torstar a perdu mercredi 1 cent à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 5,77 $.

Les difficultés publicitaires de Torstar ont été ressenties à travers l'industrie. Le mois dernier, Postmedia [[|ticker sym='T.PNC.B'|]], l'éditeur de plusieurs quotidiens de grandes villes canadiennes, a dit s'attendre à ce que la faiblesse des ventes de publicités se poursuivre jusqu'à l'année prochaine.

Les éditeurs doivent aussi lutter pour conserver leurs abonnés, alors que plusieurs d'entre eux sont tentés de migrer vers les sites internet pour s'informer.

Comme plusieurs de ses concurrents canadiens, Torstar s'est tourné vers un mur payant pour plusieurs de ses publications sur Internet. Depuis le mois d'août, le Toronto Star permet ainsi aux visiteurs de son site internet de consulter 10 articles gratuitement - pour en lire davantage, ils sont invités à s'abonner.

Les dirigeants de l'éditeur estiment qu'il est trop tôt pour juger du succès de cette mesure.

Les résultats du plus récent trimestre comprennent des coûts de restructuration totalisant environ 6 millions de dollars, essentiellement dans la division des médias, ce qui représente une baisse d'environ 1 million de dollars par rapport à l'an dernier. Pour l'exercice financier, l'éditeur s'attend à économiser 26,8 millions de dollars grâce à la restructuration de ses activités, qui comprenait des mises à pied.

Torstar a précisé que la restructuration et les réductions de coûts seront toujours étudiées pour s'ajuster à la baisse des revenus.

Les revenus d'ensemble de la société ont diminué de 7,7% au cours du plus récent trimestre, passant de 355,3 millions de dollars en 2012 à 328 millions de dollars.

Torstar détient un investissement dans La Presse Canadienne dans le cadre d'une entente conjointe avec les sociétés mères des quotidiens The Globe and Mail et La Presse.