Le moral des ménages aux États-Unis, mesuré par l'indice de confiance du Conference Board, a accusé une légère baisse en septembre reflétant notamment les inquiétudes des consommateurs sur le vote du budget et le relèvement du plafond de la dette.

L'indice de confiance des consommateurs américains publié mardi par le Conference Board s'est établi à 79,7 en septembre, soit une baisse de 2,1 points par rapport au chiffre du mois d'août (81,8) légèrement révisé en hausse. Les analystes s'attendaient à un recul de l'indicateur à 80.

La base 100 se réfère à la confiance des ménages en 1985.

«La confiance des consommateurs est en recul en septembre du fait d'une résurgence des inquiétudes sur les perspectives à court terme pour l'emploi et les revenus», a expliqué Lynn Franco, directrice des indices économiques du Conference Board.

«Même si les conditions économiques semblent s'être améliorées, les consommateurs doutent que le rythme (de croissance) continue dans les mois qui viennent», ajoute-t-elle.

La part des consommateurs estimant que les conditions économiques sont bonnes a augmenté à 19,5% contre 18,7% le mois précédent. Ceux qui pensent qu'il y a «beaucoup» d'emplois sont aussi plus nombreux (11,5% contre 11,3%) mais ils sont moins nombreux à estimer qu'à court terme il y aura davantage d'emplois (16,9% contre 17,5%).

La proportion de ceux qui s'attendent à une hausse de leurs salaires est en net retrait à 15,4% contre 17,5%.

«Les ménages ont eu une attitude de repli», affirme Brett Ryan, analyste pour Deutsche Bank.

«Cela reflète les données décevantes du marché de l'emploi pour août, et aussi les craintes suscitées au début du mois par une éventuelle frappe militaire en Syrie sans compter l'anxiété liée à une possible fermeture du gouvernement et à la confrontation sur le relèvement du plafond de la dette», entre l'administration et le Congrès.

Pour Chris Christopher, économiste pour IHS Global Insight, «les batailles politiques autour du plafond de la dette et d'une éventuelle paralysie du gouvernement ne sont pas positives pour le moral des consommateurs et leurs dépenses, surtout au quatrième trimestre où les chaînes de détaillants ont énormément besoin de bonnes ventes pour la saison des fêtes».

Cooper Howes, de Barclays Research, pense que même si l'amélioration graduelle du marché de l'emploi devrait donner du baume au coeur des ménages américains, «les risques de dégradation» de la confiance des consommateurs «sont bien réels» au vu de l'expérience passée du bras de fer sur le relèvement du plafond de la dette intervenu en 2011.

À l'été 2011, un précédent blocage politique sur le plafond de la dette avait paralysé Washington, conduisant l'agence de notation Standard and Poor's à priver les États-Unis de leur prestigieux «triple A», gage de solvabilité maximale pour les marchés financiers.