Jeff Bezos, patron d'Amazon et nouveau propriétaire du Washington Post, est à 49 ans l'un des pères fondateurs de l'internet marchand, un patron atypique ayant créé son empire sur les livres avant d'en faire le premier site de commerce au monde.

«Nous aurons besoin d'inventer, ce qui signifie que nous aurons besoin d'expérimenter», a déclaré Jeff Bezos dans une lettre aux employés du Washington Post.

Baptisé «Le perturbateur-en-chef» par le magazine Fortune, Jeff Bezos a depuis longtemps sa place au panthéon de l'internet aux côtés de figures telles que Steve Jobs (Apple), Bill Gates (Microsoft), Mark Zuckerberg (Facebook) ou Sergey Brin et Larry Page (le duo derrière Google).

Comme le veut la légende de tout bon entrepreneur américain, c'est dans son garage que Jeffrey Preston Jorgensen - adopté encore enfant par un immigrant cubain du nom de Miguel Bezos - a créé Amazon, après en avoir conçu l'idée en traversant les États-Unis en voiture.

Après des études scientifiques et informatiques en Floride puis à la prestigieuse université de Princeton, ce passionné de livres et de lecture avait travaillé plusieurs années à Wall Street, avant de se décider à lancer sa propre entreprise.

Fasciné par l'internet et découvrant qu'il pouvait légalement faire économiser des taxes à ses clients américains dans les États où son entreprise n'avait pas de présence physique, il lance Amazon en 1994.

De diversification en diversification - le site vend désormais de tout, de l'alimentation au mobilier, en passant par les vêtements et les produits de beauté - son groupe est aujourd'hui le premier site de vente en ligne au monde.

Et Jeff Bezos, dont la silhouette au crâne chauve est devenue aussi reconnaissable que le pull noir du défunt Steve Jobs, pointe au 19e rang des plus grosses fortunes mondiales, avec un patrimoine estimé à plus de 25 milliards de dollars, selon le dernier classement de Forbes.

Ironie du sort, s'il a fondé son empire sur le livre et l'écrit, Jeff Bezos a aussi largement contribué à sa dématérialisation avec son livre électronique Kindle, une tablette qui se veut la concurrente bon marché de l'iPad d'Apple.

Outre son activité quotidienne au siège d'Amazon à Seattle, ce passionné de science-fiction regarde également vers les étoiles, comme le milliardaire britannique Richard Branson.

Il finance ainsi Blue Origin, une société qui a vocation à envoyer des touristes dans l'espace, et dispose déjà d'installations au Texas.

C'est aussi un citoyen engagé dans la défense des libertés civiles. Il avait ainsi fait un chèque de 2,5 millions de dollars pour soutenir un référendum en faveur du mariage homosexuel dans l'État de Washington - adopté par les électeurs.

Jeff Bezos, qui s'était marié en 1993 avec son épouse Mackenzie, avait été désigné «personne de l'année» par l'hebdomadaire Time en 1999.