C'était l'événement le plus attendu en Bourse, hier, et pour cause. Une reprise de la progression des affaires d'Apple (AAPL) pourrait soutenir l'élan du NASDAQ. Le contraire contrecarrerait la forte hausse des cours depuis le début de l'été sur ce marché comme d'autres. Le suspense a été levé à 16h30. Et les investisseurs ont applaudi.

Contrairement à Google [[|ticker sym='GOOG'|]] et à Yahoo! [[|ticker sym='YHOO'|]] dont les résultats ont été mal accueillis sur le coup, Apple a immédiatement séduit les marchés avec notamment des bénéfices trimestriels certes en baisse pour une deuxième fois en près de 10 ans, mais néanmoins supérieurs aux attentes. Ceux-ci s'inscrivent à 7,47$US par action pour la période close à la fin de juin, comparé à 9,32$US à pareille date l'an dernier. Les analystes tablaient sur 7,32$US en moyenne.

Les revenus ont légèrement augmenté, alors que l'on prévoyait au mieux le maintien des affaires, vu la forte concurrence dans le marché des téléphones multifonctions et tablettes numériques. Le groupe de Cupertino affiche des recettes de 35,3 milliards US pour ce troisième trimestre de son exercice financier, comparativement à 35,0 milliards US l'an dernier. Les analystes n'en attendaient pas plus. L'entreprise envisageait elle-même des revenus variant entre 33,5 et 35,5 milliards US pour le trimestre.

Apple a pu compter sur des ventes très solides de téléphones multifonctions: son iPhone s'est écoulé au total à 31,2 millions d'exemplaires pour le trimestre, un peu moins qu'au cours des trois mois précédents (37,4 millions) mais mieux qu'un an plus tôt (26 millions). Les ventes de tablettes iPad sont moins brillantes: elles ont atteint seulement 14,6 millions d'exemplaires comparativement à 19,5 millions au deuxième trimestre.

Les marges bénéficiaires sont demeurées fortes et conformes aux attentes les plus élevées, ce qui signifie que les produits bas de gamme comme l'iPad Mini n'ont pas cannibalisé les ventes de produits plus chers. Apple prévoit maintenir une marge brute allant de 36 ou 37% au quatrième trimestre qui mettra fin à l'exercice 2013.

Le titre, qui a passé la journée dans le rouge avant de clôturer à 418,99$US sur le NASDAQ, en baisse de 1,7% par rapport à la veille, a rebondi jusqu'à 5% sur le marché électronique hors cote dans les minutes qui ont suivi la publication de son rapport d'étape. Il valait 434$US à 18h. Au cours des 12 derniers mois, il a tout de même abandonné près de 40% de sa valeur.

Nouveautés à venir

«Nous sommes très excités par le lancement prochain de l'iOS 7 et de l'OS X Mavericks. On se concentre intensivement et on travaille fort sur de nouveaux produits qui seront lancés à l'automne et au cours de 2014», a commenté le président et chef de la direction d'Apple, Tim Cook.

«On ne peut être plus clair sur l'arrivée prochaine de nouveaux produits Apple», commente Carl Simard, président de la firme MEDICI gestion de portefeuille stratégique, de Saint-Bruno, qui note que les dépenses annuelles en recherche et développement atteignent près de 4,5 milliards US, en hausse de presque 35% par rapport à l'an dernier. Plus de 40% des dépenses d'exploitation de l'entreprise fondée par Steve Jobs en 1976 vont à la recherche et au développement.

Le nouvel iPhone, officieusement nommé iPhone 5S, est attendu à la fin de septembre. Le groupe effectuerait également des tests autour d'un iPhone doté d'un écran plus large que celui de l'iPhone 5 (de 4 pouces). Quelques nouveaux modèles d'iPad, dont un prototype d'iPad équipé d'un écran d'un peu moins de 13 pouces, pourraient également arriver sur le marché à l'automne. Les produits les plus novateurs, comme la montre iWatch et le système de divertissement iTV, sont attendus l'année prochaine.

«Nous croyons que 2013 se révélera une année à oublier, alors que l'exercice de 2014 promet des innovations qui seront positives pour le cours de l'action», maintient l'analyste Brian White, de la firme Topeka Capital Market. Cet expert maintient sa recommandation d'achat avec un prix cible de 888$US par action d'ici 12 mois. Le cours actuel ne représente que six fois sa prévision de profits pour 2014 (excluant l'énorme trésor de guerre maintenant de 146,6 milliards US, ou 159$US par action). Sa cible représenterait un multiple de 16 fois, ce qui demeure nettement moins que le rapport de près de 25 obtenu dans les meilleures années.