Les échanges commerciaux du Canada avec l'étranger ont beau s'améliorer quelque peu, le retour d'un solde positif est encore loin d'être acquis. Un 16e déficit d'affilée a été enregistré en avril, de 567 millions de dollars celui-là, après que Statistique Canada eut transformé le minuscule surplus de 26 millions en mars en un solde négatif lilliputien de 3 millions.

De plus, la composition des importations canadiennes reflète les hésitations des entreprises à investir, qui pour grossir leurs capacités, qui pour se moderniser. Les achats de machines et de matériel industriels ont reculé de 3,5%, de mars à avril, et accusent un retard de 5,2% par rapport à leur valeur d'il y a un an.

Commerce extérieur et investissements privés sont pourtant les deux moteurs identifiés par la Banque du Canada pour prendre le relais de la consommation des ménages et du logement dans le soutien à l'expansion. De quoi faire réfléchir son nouveau gouverneur, Stephen Poloz.

Tout n'est pas noir pour autant.

La valeur des importations a augmenté de 2% pour le quatrième mois d'affilée: elle a atteint un sommet de 40,8 milliards.

Celle des exportations a reculé de 0,2%, mais c'est uniquement affaire de prix. Exprimées en volumes, les exportations ont crû de 0,5%.

Les échanges avec les États-Unis, notre principal partenaire commercial, se sont accrus dans les deux sens. Les importations ont progressé de 1,9%, à hauteur de 26,18 milliards, alors que les expéditions au sud de la frontière ont progressé de 1,8%, à 30,05 milliards. Au net, l'excédent grossit de 44 millions, à 3,87 milliards.

En revanche, les déficits avec l'Union européenne et les autres pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) se sont aggravés. La récession en Europe a entraîné une diminution de 600 millions de nos expéditions en un an, même si nos achats là-bas ont augmenté d'un demi-milliard.

L'augmentation des importations est avant tout attribuable aux achats de produits pétroliers raffinés qui ont bondi de 33,9% pour atteindre un sommet de 1,2 milliard. Les importations de pétrole brut et de bitume ont, en revanche, reculé. Les autres hausses viennent des produits de l'automobile, des camions lourds et des autobus.

Du côté des exportations, le recul de la valeur vient surtout de l'effondrement (- 62%) des livraisons de minerais et de concentrés de cuivre et de la chute (- 29%) des expéditions de cuivre. À l'opposé, les livraisons de minéraux non métalliques et de métaux précieux ont connu des hausses appréciables.

Fait à signaler, les ventes de véhicules et de pièces d'autos ont augmenté de 0,5%, malgré les ventes à la hausse observées chez nos voisins. Le commerce automobile, longtemps à l'avantage du Canada, accuse désormais un déficit de 1,4 milliard qui n'est pas près de se résorber, compte tenu de la diminution des capacités de production canadiennes.

Aux États-Unis, le déficit s'est aussi aggravé, malgré une augmentation des exportations, de véhicules surtout. La hausse des importations n'était pas surtout attribuable aux achats de pétrole, mais plutôt à l'engouement jamais démenti des consommateurs pour les produits électroniques, téléphones et tablettes numériques en particulier.

Autant de produits où le Canada est plutôt acheteur que vendeur et qui reflètent que ses manufacturiers ne profitent plus autant qu'avant de la consommation américaine.