L'activité en zone euro s'est contractée de 0,2% au premier trimestre 2013, après un repli de 0,6% au trimestre précédent, a confirmé mercredi l'office européen de statistiques Eurostat dans une deuxième estimation.

Les 17 pays de l'Union monétaire sont donc restés en récession en début d'année, après y être entrés au troisième trimestre 2012. Ils ont enregistré leur sixième trimestre consécutif avec un Produit intérieur brut (PIB) négatif.

Parmi les États membres de la zone euro pour lesquels les données sont disponibles, la Slovaquie est celui qui a enregistré la plus forte hausse (+0,2%) de son PIB en mai, suivi par l'Allemagne (+0,1%), la première économie de la région. À l'inverse, les baisses les plus marquées du PIB ont été observées à Chypre (-1,3%) et en Estonie (-1,0%).

Deuxième économie de la région, la France est entrée en récession au premier trimestre, a confirmé Eurostat, avec une baisse de 0,2% de son PIB en début d'année. Une phase de récession se définit par deux trimestres consécutifs de recul du PIB.

L'Italie et l'Espagne, respectivement troisième et quatrième économie de la région, sont restées profondément ancrées en récession avec une contraction de 0,5% de leur activité.

Eurostat indique que la consommation des ménages a augmenté de 0,1% au premier trimestre, après avoir reculé de 0,6% au trimestre précédent. Mais les investissements ont chuté de 1,6%. Les exportations ont également baissé de 0,8% et les importations de 1,1%.

Ce sont donc les investissements qui ont le plus pesé sur la croissance.

«Même si la confiance des entrepreneurs s'est raffermie au premier trimestre, elle est restée en deçà des moyennes à long terme et a rechuté en mars», souligne Howard Archer, analyste pour IHS Global Insight.

«Pendant ce temps, les conditions de crédit, en particulier pour les PME, constituent un obstacle à l'investissement. Il est également évident que l'investissement dans le secteur de la construction a été frappé dans un certain nombre de pays par le mauvais temps» en début d'année, poursuit-il.

Dans ce contexte, «ce n'est pas sûr que l'activité de la zone euro cesse de se contracter au deuxième trimestre», estime l'analyste d'IHS Global Insight, qui espère toutefois une reprise tirée par l'Allemagne et par un rebond du secteur de la construction.

Publiés mercredi, les indices PMI de mai confirment que la reprise est encore loin.

«La zone euro reste enlisée dans sa plus longue phase de récession depuis sa création, et le deuxième trimestre 2013 devrait, selon toute probabilité, se solder par un nouveau repli trimestriel de l'activité, qui serait alors le septième consécutif», estime Chris Williamson, chef économiste chez Markit, l'institut qui publie les indices PMI.

«En l'absence de foyer de croissance dans la région, il paraît difficile d'envisager, au-delà d'une simple stabilisation de l'activité, une reprise prochaine de l'économie de la zone euro», conclut-il.

Pour l'ensemble de l'Union européenne, le PIB a reculé de 0,1% par rapport au trimestre précédent, a confirmé Eurostat.

En comparaison avec le même trimestre de 2012, le PIB a enregistré une baisse de 1,1% dans la zone euro et de 0,7% dans l'UE.

Pendant ce temps, les États-Unis ont vu leur PIB augmenter de 0,6% au premier trimestre 2013, après une légère progression de 0,1% au quatrième trimestre 2012.