La Banque centrale d'Australie a réduit mardi son taux d'intérêt directeur de 25 points de base à 2,75%, un niveau jamais atteint jusqu'à présent, afin d'encourager la croissance dans les secteurs économiques autres que les mines.

«Avec un pic des investissements dans le secteur des matières premières attendu pour cette année, il existe une marge de manoeuvre pour que la demande dans les autres secteurs croisse de manière plus vigoureuse au cours des prochaines années», a déclaré le gouverneur de la Reserve Bank of Australia (RBA) Glenn Stevens.

La banque «a estimé qu'une nouvelle baisse du taux d'intérêt était adéquate pour encourager une croissance durable dans l'économie, tout en respectant les objectifs de hausse des prix», a ajouté le gouverneur.

Le dollar australien s'est affaibli après l'annonce de la RBA, à 1,0184 dollar US contre 1,0238 US auparavant.

Cette baisse du loyer de l'argent était attendue par plusieurs économistes après la publication de taux d'inflation modérés ces derniers mois, et alors que le pays pâtit d'une consommation en berne et d'une devise forte qui pèse sur certains pans de son économie.

La dernière baisse du loyer de l'argent australien date du 4 décembre 2012, et était également de 25 points de base. Depuis novembre 2011, le grand argentier australien a procédé à sept baisses de ses taux. C'est la première fois depuis la création de la RBA, en 1960, que le taux d'intérêt directeur passe sous les 3%.

L'Australie bénéficie depuis plusieurs années de la forte demande des pays émergents en matières premières qui lui a permis d'être le seul grand pays occidental à échapper à la récession en 2008.

La croissance, toujours vigoureuse, est cependant ralentie par le fléchissement des cours, corrélée à l'atonie de la conjoncture internationale et au ralentissement de l'activité en Chine, première consommatrice mondiale d'énergie et principal partenaire commercial de l'Australie.

Le dollar fort pèse également sur les industries exportatrices et sur le secteur du tourisme.

Enfin et surtout, certains économistes estiment que le pays connaîtra cette année le pic de son ère minière, avant un lent déclin, et qu'il doit se préparer à amortir ses effets sur l'emploi, la consommation et le budget de l'État notamment.

La décision de la RBA a été saluée par le Trésorier Wayne Swan, qui a indiqué que la politique monétaire jouait un rôle important dans «la transition d'une croissance tirée par les ressources à une croissance des secteurs non miniers».

Le gouverneur de la banque centrale a souligné quant à lui que la croissance s'était ralentie au deuxième semestre 2012 et que le chômage avait atteint en mars un plus haut depuis trois ans à 5,6%.

La croissance du pays s'est élevée à 3,1% au dernier trimestre 2012 sur un an.