Pendant qu'au Québec on rage contre les températures polaires, les agences de voyages et les grossistes font des affaires d'or. «C'est un très bon hiver, note Louise Fecteau, vice-présidente, ventes et marketing de Vacances TMR. Les vagues de froid amènent les gens à réserver instantanément pour des forfaits. Les deux jours que nous avons connus à -20 ºC, la semaine dernière, ont été très bons pour nous.»

«Jusqu'à présent, nous avons une augmentation des ventes de 5% par rapport à l'an dernier», constate pour sa part Éric Forget, propriétaire de l'agence Voyages Terre & Monde.

Vacances TMR, Air Transat, Air Canada et Sunwing s'accordent pour dire que c'est un bel hiver. Particulièrement lorsqu'il fait froid, même si on n'appelle pas forcément pour partir illico dans les Caraïbes. «On constate plutôt que les gens qui prévoient partir l'hiver appellent plus rapidement», note Louise Fecteau.

Et les tempêtes du début de l'hiver? «La neige ne fait pas cet effet, dit-elle. Peut-être que les gens ne réservent pas les jours de tempête, car ils sont occupés à déneiger!» Cuba, Punta Cana, en République dominicaine, et la Riviera Maya, au Mexique, restent les destinations prisées des Québécois l'hiver. «Mais on commercialise le Panamá depuis quelques années, note Louise Fecteau. Les gens recherchent la nouveauté. Ils s'y rendent pour la plage et la découverte du pays.»

«Ce n'est pas une année normale, principalement à cause de la grève étudiante, remarque toutefois Sam Char, directeur principal de Groupe Sunwing au Québec. En janvier, il y a eu le retour en classe rapide et les examens. Et ça touche les étudiants, les professeurs et les gens du secteur administratif. Une tranche de la population ne partira pas en voyage. Nous vivons donc un bel hiver, mais on pense que sans ça, les ventes auraient été meilleures.»

Concurrence

Tout compte fait, un début d'hiver très froid est peut-être un avantage pour les vacanciers qui veulent du choix et des hôtels qui leur conviennent parfaitement. «Aujourd'hui, on fait face à une concurrence de partout, explique Sam Char. Maintenant, une quinzaine d'avions russes arrivent à Punta Cana. Et il y en aura de plus en plus de la Chine et de l'Inde, car ces pays s'enrichissent. Comme le déplacement dure de 9 à 10 heures, les vacanciers restent deux semaines. On avise donc nos clients d'ici de ne pas attendre à la dernière minute, car les Européens et les Asiatiques veulent ce qu'il y a de mieux et réservent les plus belles chambres.»

«On a présentement de la difficulté à avoir des chambres pour Punta Cana, une destination souvent prisée par les Européens, ajoute Louise Fecteau. Là, on a des sièges à vendre sans hôtel. Il faut trouver d'autres hôtels.»

Les grossistes et agences de voyages attendent maintenant leur bilan de mars, à la suite de la semaine de relâche. «On a un petit désavantage par rapport aux autres années, car la relâche scolaire est sur une semaine au lieu de deux, affirme cependant Éric Forget. Il y a donc moins de sièges disponibles. Les prix grimpent légèrement. Ça va peut-être empêcher les gens de voyager.»

Il reste que pour l'instant, les avions sont pleins. «Les prix restent à la hausse, un signe que les avions sont pleins», note Éric Forget.

«Cent pour cent comme taux de remplissage, c'est très rare, ajoute Louise Fecteau. Cela dit, notre taux est très bon. Et la vague de froid y est pour beaucoup.»

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Quel prix pour Les Caraïbes?

«En semaine de relâche à Cuba, on doit compter de 1200$ à 1300$ par adulte et de 500$ à 600$ par enfant, dit Louise Fecteau, de Vacances TMR. Mais pour la Riviera Maya, au Mexique, c'est plus cher.»

«Pour Cuba, avec un départ le 15 février, pour deux personnes, ça commence à 1200$ pour un tout inclus avec un hôtel de 3 ou 4 étoiles», dit Wanda O'Connor, spécialiste en communications, marketing de Vacances Air Canada.

Les prix augmentent considérablement pour la semaine de relâche étudiante. «De 1100$ en janvier à 1600$ au début de mars pour un même hôtel», affirme Éric Forget, de l'agence Voyages Terre & Monde.