La croissance économique des États-Unis s'est accélérée en 2012 en dépit d'un léger fléchissement du produit intérieur brut du pays au quatrième trimestre, selon les dernières données officielles publiées mercredi à Washington.

Le PIB américain a progressé de 2,2% en 2012, après avoir augmenté de 1,8% en 2011, a indiqué le département du Commerce. En dépit de cette amélioration, le taux de croissance économique officiel n'a pas retrouvé son niveau de 2010 (2,4%).

Cela aurait pu être le cas si, comme l'indiquait la prévision médiane des analystes, le PIB avait augmenté de 1,0% au quatrième trimestre, mais le ministère indique au contraire que celui-ci a reculé de 0,1% en rythme annualisé, après avoir bondi de 3,1% de juillet à septembre.

Il s'agit du premier recul du produit intérieur brut annoncé depuis la fin de la dernière récession (juin 2009).

Il a résulté d'une baisse de la production stockée et d'un recul de la dépense publique et des exportations dont les effets négatifs ont été en partie compensés par un rebond de l'investissement privé hors logement, et une accélération de la consommation des ménages et de la baisse des importations, indique le ministère dans un communiqué.

Selon le gouvernement, la baisse des stocks des entreprises et celle des dépenses de l'État fédéral ont fait perdre chacune 1,3 point de croissance au pays.

Ces deux facteurs avaient été largement anticipés par les analystes, qui les voyaient comme un retour de bâton passager après un troisième trimestre marqué par un bond des dépenses militaires sans commune mesure depuis longtemps et une poussée de la production stockée.

À l'inverse, l'accélération de la consommation des ménages (dont la hausse est passée de 1,6% au troisième trimestre à 2,2% au dernier) a assuré 1,5 point de croissance.

La progression de l'investissement a apporté officiellement 1,2 point, grâce à un rebond de la formation brute de capital fixe, qui a connu sur les trois derniers mois de l'année sa hausse la plus forte (+12,4%) depuis l'été 2011, après un recul de 2,6% au troisième trimestre.

La contribution du commerce international à la croissance a été mise à mal par la crise en Europe. Selon le ministère, les exportations américaines ont connu pendant les trois mois d'automne leur chute la plus forte (5,7%) depuis l'hiver 2009. Cela a effacé les effets bénéfiques pour le pays de la baisse des importations, et les échanges commerciaux avec le monde ont ainsi coûté 0,25 point de croissance au pays.

Le ministère insiste sur le fait que son estimation «avancée» du PIB d'automne se fonde sur des données encore incomplètes ou sujettes à révision. Sa deuxième estimation de la croissance du quatrième trimestre doit être publiée le 28 février.

Ses chiffres indiquent néanmoins que 2012 a été une année de confirmation et de renforcement, quoique léger, de la reprise.

Sur l'ensemble de l'année, la croissance a été portée d'abord par la consommation des ménages, qui a assuré 1,3 point de hausse du PIB, et l'investissement privé (1,2 point). À l'inverse, indique le gouvernement, la baisse de la dépense publique a fait perdre 0,3 point de PIB au pays sur l'année, et le commerce extérieur a eu un effet nul sur la croissance.