L'inégalité des revenus est stable depuis 1998, ce qui signifie que le sort des moins nantis ne s'est pas vraiment amélioré pendant cette période, conclut une étude publiée mardi.

Le rapport, rédigé par l'économiste en chef de la Banque TD, Craig Alexander, indique que les citoyens qui font partie de la catégorie des 20 pour cent de Canadiens les moins nantis ont connu une hausse de 19,7 pour cent de leurs revenus moyens entre 1998 et 2010. Ceux-ci sont passés de 12 700 à 15 200 $.

Le groupe des 20 pour cent de Canadiens les mieux nantis a quant à lui vu ses revenus moyens augmenter de 18,4 pour cent pendant la même période. Cette hausse de 26 700 $ a fait en sorte que les revenus moyens de ces citoyens atteignaient 171 900 $ en 2010.

Le grand problème, a souligné M. Alexander, c'est que les plus pauvres peinent à faire croître significativement leurs revenus, qui sont déjà «extrêmement bas».

Les revenus des Canadiens de la classe moyenne sont ceux qui ont crû le moins entre 1998 et 2010. La hausse a oscillé entre 13,8 pour cent pour les plus pauvres et 17,5 pour cent pour les mieux nantis de cette vaste catégorie.

Selon Craig Alexander, les nombreux licenciements effectués dans le secteur de la fabrication au cours des dernières années expliquent en partie cette progression modeste des revenus de la classe moyenne.

Le rapport note que l'inégalité des revenus s'est accrue au Canada entre 1981 et 1998, mais qu'elle s'est stabilisée depuis 1998. Il constate en outre que l'inégalité est plus faible et qu'elle croît plus lentement au Canada qu'aux États-Unis.

Entre 1998 et 2010, l'inégalité des revenus a légèrement reculé au Québec, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba et en Alberta. Elle est demeurée stable en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, mais elle a augmenté en Colombie-Britannique, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Saskatchewan. C'est en Colombie-Britannique qu'elle est la plus élevée et à l'Î.-P.-É. qu'elle est la plus basse.