Theratechnologies (T.TH) réagit aux multiples problèmes survenus au cours des derniers mois. La biotech montréalaise a annoncé hier qu'elle supprime les postes de la moitié de ses 30 employés et suspend la plupart de ses activités de recherche et développement à long terme.

Ce «plan d'affaires révisé» n'a toutefois pas permis de relancer l'action en Bourse, qui a perdu un demi-cent, hier, pour clôturer à 37 cents. Elle se négociait à plus de 3$ il y a un an.

La restructuration entraînera des frais de 5,4 millions de dollars, dont 1,5 million en guise d'indemnité de départ à l'ex-président, John-Michel Huss, qui a quitté le navire il y a deux semaines après moins de deux ans en poste.

Cherchant à préserver ses liquidités, Theratechnologies a adopté des mesures destinées à atteindre la rentabilité d'ici 2014.

«Nous voulons mettre la quasi-totalité de nos efforts et de nos ressources sur l'Egrifta, notre produit principal», a expliqué Luc Tanguay, ancien chef des finances devenu président.

Le développement du TH1173, une molécule en phase expérimentale sur laquelle Theratechnologies fonde de grands espoirs, est quant à lui ralenti jusqu'à ce que l'entreprise dégage des fonds ou trouve un partenaire.

Lot de problèmes

Ventes décevantes en sol américain, refus des autorités européennes de commercialiser un médicament, déficiences techniques identifiées dans un lieu de fabrication: Theratechnologies, l'une des rares sociétés canadiennes à avoir réussi à commercialiser un produit aux États-Unis, a connu son lot de problèmes au cours des derniers mois.

Au cours d'une téléconférence avec les analystes, Luc Tanguay a affirmé que l'entreprise tentera de produire des formulations plus attrayantes et faciles d'utilisation de son médicament, l'Egrifta, conçu pour empêcher la répartition anormale des graisses chez les patients atteints du VIH. Le but est d'augmenter les ventes et le taux de rétention des patients.

Malgré les difficultés éprouvées à cet égard, Theratechnologies persiste aussi à vouloir percer un autre marché important que les États-Unis. L'identification d'une déficience technique au lieu de fabrication de Montréal a compliqué la demande auprès des autorités brésiliennes, mais l'entreprise affirme avoir apporté les correctifs nécessaires.

La situation est plus complexe en Europe, où les autorités ont refusé net la commercialisation de l'Egrifta. «On ne prend pas un non comme réponse», a cependant dit M. Tanguay, qui étudie les options, dont resoumettre le dossier.

Le nouveau président n'a pas pu dire si son mandat à la tête de l'entreprise est temporaire ou si un processus de recherche d'un nouveau candidat sera éventuellement lancé.