Le ministre québécois des Finances et celui des Relations internationales veulent rassurer les entreprises et la société civile quant au traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.

Après avoir vivement critiqué le manque de transparence du processus sur les banquettes de l'Opposition, les péquistes ont convoqué un «sommet» pour que Pierre-Marc Johnson, le négociateur du Québec, puisse expliquer l'évolution du dossier.

«On a l'impression qu'il y a plus d'information qui peut être dévoilée que ce qui a été fait jusqu'à maintenant, en protégeant bien sûr les stratégies de négociation et un certain nombre de confidences faites par d'autres négociateurs», avait expliqué jeudi Jean-François Lisée, ministre des Relations internationales.

Les ministres ont déjà expliqué l'importance d'avoir accès à ce marché de 500 millions de consommateurs, le plus riche sur la planète.

Protection de la gestion de l'offre

Pierre-Marc Johnson, pour sa part, a levé le voile sur quelques éléments de l'entente.

Les négociateurs canadiens tentent  notamment de faire en sorte que les certifications européennes puissent être délivrées au Canada, épargnant des problèmes administratifs et des déplacements aux gens d'affaires. M. Johnson a aussi assuré qu'il livrait bataille pour protéger les systèmes canadiens de gestion de l'offre là où ils existent.

Sur l'eau, le négociateur a expliqué qu'aucune municipalité ne serait obligée de privatiser son système d'aqueduc. Mais celles qui s'engagent sur cette voie devront permettre aux entreprises européennes de soumissionner.

Libre-échange anti-corruption



Profitant du climat politique qui règne depuis le début des travaux de la Commission Charbonneau, MM. Johnson et Lisée ont fait valoir que l'ouverture des marchés publics aux entreprises européennes pouvait faciliter la lutte à la collusion.

«Comme société, nous avons payé très cher, sur le plan éthique et sur le plan des finances publiques, à cause de la corruption et de la collusion dans l'octroi de contrats», a dénoncé le ministre des Relations internationales. «Plus de compétition et plus de joueurs dans un marché restreint ne peut que nous aider à avoir un meilleur rendement sur investissement.»